Gary Phillips sur la préparation physique au futsal

Dans cet entretien, cet expert haute performance chevronné aborde les exigences physiques du futsal, explique les moyens d’améliorer la performance et donne des conseils pour concevoir sa séance d’entraînement.

Les exigences physiques du futsal
Phillips précise que le futsal, tout comme le football, est un sport à haute intensité basé sur des efforts intermittents qui sollicite énormément les systèmes aérobie et anaérobie. La distance parcourue, de 10 à 12 kilomètres dans un match de football, tombe cependant à 3-4 kilomètres en futsal. Par ailleurs, si la taille réduite du terrain ne permet pas aux joueurs de futsal d’atteindre la même vitesse que leurs homologues footballeurs, les changements continus de rythme et de direction leur imposent d’autres types d’exigences physiques et

les capacités d’accélération restent primordiales. Phillips explique qu’un match représente environ 30 sprints à haute intensité, entre 80 et 100 phases d’accélération et de décélération et un bon millier de mouvements explosifs. Le futsal nécessite de la vitesse, de la puissance, de la tonicité ainsi qu’un système neuromusculaire développé, d’où l’intérêt du travail sur l’agilité.

Développement de la performance
Phillips signale que la recherche sur le futsal reste limitée. De plus amples études permettraient pourtant d’élaborer un cadre pour la formation des joueurs de demain. Il ajoute que des technologies telles que les appareils de suivi GPS aideraient à mieux comprendre la réalité du terrain. Il évoque des recherches très intéressantes menées actuellement en Espagne et au Portugal à l’aide de systèmes de positionnement local, qui permettront de mieux analyser les données relatives aux accélérations et aux mouvements explosifs.

Conception des séances d’entraînement
L’expert technique estime que la conception des séances dépend beaucoup du calendrier des compétitions, qui détermine le temps disponible pour les entraînements. Il est selon lui capital de solliciter les systèmes aérobie et anaérobie et de travailler la vitesse, l’explosivité et la capacité à répéter les sprints. Il ajoute qu’une plus grande place devrait être accordée au renforcement musculaire, en particuliers des ischio-jambiers, du fait de la fréquence des décélérations au futsal et afin de diminuer les risques de blessure.

S’entraîner en conditions réelles
Pour Phillips, il est possible de développer la plupart des qualités physiques requises à travers le jeu, même si d’autres aspects devront être travaillés séparément. Pour lui, il est fondamental de « s’entraîner comme on joue ». Il conseille donc de baser l’entraînement sur des situations de jeu réelles, en mettant par exemple en place des matches à effectif réduit dans un espace resserré.