#Coupe du Monde des Clubs de la FIFA 2023

Fluminense en finale grâce à son jeu de possession

FIFA, 20 déc. 2023

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Championne d’Amérique du Sud en titre, l’équipe de Fluminense est la première à avoir validé son billet pour la finale de la Coupe du Monde des Clubs de la FIFA, Arabie saoudite 2023™. En demi-finale, les Brésiliens se sont défaits de leurs homologues africains d’Al Ahly sur le score de 2-0. Ils rencontreront Manchester City pour le titre.

Présent sur place à Djeddah, notre Groupe d'étude technique a assisté à toutes les rencontres de la compétition. Dans cet article, il revient sur les principales caractéristiques techniques et tactiques du jeu de Fluminense avant sa rencontre contre les champions d’Europe. 

Avec le ballon

En possession du ballon, les joueurs de Fluminense se sont notamment distingués par leur volonté de relancer depuis l’arrière. Même à la fin de la demi-finale, alors qu’ils menaient 1-0, les Brésiliens sont restés fidèles à ce principe. Lors de ce match, ils ont réussi 89,6% des passes tentées dans leurs 30 derniers mètres, un chiffre beaucoup plus élevé que celui d’Al Ahly (73%). 

À la construction, la faible implication du gardien, Fábio (n°1), a particulièrement sauté aux yeux, même lorsque l’équipe relançait depuis sa propre surface. Comme le montre la vidéo 1 ci-dessous, c’est André (n°7), milieu axial, qui décrochait pour dicter le jeu. Au total, il a reçu 21 ballons de plus que tout autre joueur de ce match face au bloc adverse (73% sur 109 ballons reçus), ce qui démontre son importance dans les phases de relance.  

Pour avancer sur le terrain, les joueurs de Fluminense se sont souvent concentrés sur un seul côté avant d’enchaîner des passes rapides pour renverser le jeu à l'opposé. De cette manière, les Brésiliens ont forcé Al Ahly à énormément coulisser, ce qui leur a permis d’ouvrir des brèches. Comme le montre l'illustration ci-dessous, 43% des tentatives de casser les lignes ont eu lieu à travers le bloc adverse, contre 40% en contournant la défense.     

L’efficacité des renversements de jeu de Fluminense s’illustre par un chiffre : 62% des incursions dans le dernier tiers ont été effectuées depuis les couloirs, en particulier depuis l’aile gauche (39%). Avec seulement 46% d’incursions dans le dernier tiers depuis les côtés, Al Ahly s’est montré moins efficace dans l’exploitation de la largeur. 

D'après Christian Gross, membre du Groupe d’étude technique, « les joueurs de Fluminense ont fait preuve d’une grande intelligence et d’une bonne lecture du jeu pour progresser sur le terrain. Comme le montre la vidéo 2, en surchargeant un côté du terrain avant de renverser à l’opposé, ils ont déplacé le bloc d’Al Ahly et trouvé des intervalles. André, le milieu axial, s’est révélé être un maillon décisif dans la construction. La précision de ses passes et sa capacité à casser les lignes lui ont valu d’influencer significativement le cours du jeu, notamment lorsque son équipe cherchait à jouer de l’avant ».

Les données corroborent cette analyse : André affiche un taux impressionnant de 96,4% de passes réussies pour 112 tentées. Ce total est le plus élevé parmi les joueurs titulaires lors de cette rencontre.En outre, il a reçu 81 ballons face au bloc adverse, soit 21 de plus que le deuxième joueur de ce classement. Il est également premier en termes de passes réussies pour casser des lignes (15), dont 73% (11 passes) à travers le bloc adverse. 

Vidéo 1 : La relance de Fluminense après une sortie de but mène à une occasion de but grâce à un enchaînement de passes verticales éliminant les joueurs d’Al Ahly
Vidéo 2 : Les joueurs de Fluminense créent le surnombre sur l'aile droite avant de renverser à l’opposé

Sans le ballon

Dans ce match, sur les phases défensives, les joueurs de Fluminense ont fait preuve d'agressivité pour presser dans des zones avancées du terrain. Disposée en 4-4-2 lorsqu’elle n’avait pas le ballon, l’équipe brésilienne s’est appuyée sur le travail de ses deux attaquants et de ses deux milieux excentrés pour empêcher les défenseurs d’Al Ahly de servir leurs milieux.

Lors de ce match, les joueurs de Fluminense ayant le plus pressé sont les suivants :

  • Le milieu droit Jhon Arias : 34 pressings 

  • L’attaquant Ganso : 31 pressings

  • L'attaquant Germán Cano : 19 pressings

  • Le milieu gauche Keno : 16 pressings

Les vidéos 3 et 4 ci-dessous illustrent le travail défensif effectué par Ganso (n°10) et Cano (n°14) pour empêcher les défenseurs centraux de progresser dans l’axe. Lorsque Al Ahly écartait sur ses latéraux, les milieux excentrés de Fluminense, Arias (n°21) à droite et Keno (n°11) à gauche, enclenchaient instantanément un pressing agressif. Grâce à cette intensité, l'équipe a également empêché son adversaire d'avoir un jeu long suffisamment précis. La vidéo 3 montre en outre la longueur du bloc défensif de Fluminense, qui atteint les 40 mètres. Ce chiffre important témoigne d'une volonté d’empêcher l’adversaire de jouer dans le dos de la défense.

Vidéo 3 : Quand Al Ahly est à la relance, Fluminense déclenche un pressing médian agressif dans certaines situations bien précises
Vidéo 4 : Le pressing intense de Fluminense est enclenché lorsqu’Al Ahly écarte sur le latéral gauche, Ali Maâloul (n°21)

Gardien de but : Fábio

Fábio, le gardien de Fluminense, est un joueur à la longévité exceptionnelle. Il a déjà disputé plus de 70 matches pour son club actuel, qu’il a rejoint en 2022. Avant cela, le portier de 43 ans a évolué pendant 16 ans sous les couleurs de Cruzeiro, avec qui il totalise 579 matches de Série A brésilienne. Il jouit également d’une solide expérience sur la scène continentale. Seul Brésilien à avoir atteint la barre des 100 matches en Libertadores de la CONMEBOL, il est aussi le plus vieux joueur à avoir atteint et remporté la finale.

Selon Pascal Zuberbühler, « Fábio est un gardien impressionnant, au sommet de sa condition physique et psychologique. En demi‑finale contre Al Ahly, il a effectué six arrêts et gardé ses cages inviolées. Il a une manière bien à lui de défendre son but, qu’il a peaufinée avec le temps ».

« Dans la vidéo 5, on le voit reculer vers sa ligne pour défendre son but sur une contre-attaque adverse et se mettre immédiatement en position d’attente, prêt à intervenir. Son placement, sa puissance et sa réactivité lui permettent d’aller vite au sol pour sortir un arrêt décisif. »

« La vidéo 6 illustre aussi son replacement sur les contre-attaques. On voit qu’il recule dès que l'adversaire centre, mais il reste campé sur ses appuis et peut ainsi repousser la tête puissante d’El Shahat (n°14) d’une parade réflexe. En reculant ainsi, il se donne un peu plus de temps pour réagir. C’est une technique qu’il maîtrise parfaitement », ajoute-t-il.

Lors de la demi-finale, Fábio a évolué plus bas que son homologue égyptien, Mohamed Elshenawy (n°1), lorsque son équipe n'avait pas la possession. Ce placement lui a permis de revenir plus vite sur sa ligne et d’avoir un peu plus de temps pour réagir aux tirs adverses. Sur les phases sans ballon, le gardien de Fluminense était situé en moyenne à 9,6 m de ses buts, contre 11 pour Elshenawy. La différence est encore plus flagrante en isolant les phases en bloc bas, avec 3,6 m pour Fábio contre 4,5 m pour le gardien d’Al Ahly. 

Vidéo 5 : Fábio, le gardien de Fluminense, se replace vers son but et se met en position d’attente avant d’effectuer un arrêt compliqué d’une main ferme
Vidéo 6 : Fábio effectue le même enchaînement, reculant et restant sur ses appuis pour effectuer une parade réflexe décisive lors de la deuxième mi-temps de la demi-finale contre Al Ahly

Fluminense affrontera Manchester City en finale de la Coupe du Monde des Clubs 2023 le vendredi 22 décembre au stade Roi Abdallah de Djeddah. Le coup d’envoi sera donné à 21h00 (heure locale) et le match sera retransmis en direct sur FIFA+. 

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