République dominicaine : le Groupe d’étude technique de la FIFA se prépare à la Coupe du Monde Féminine U-17

Les meilleures jeunes joueuses du monde seront réunies à Santo Domingo et Santiago de los Caballeros, où s’affronteront 16 équipes réparties en quatre groupes. L’Espagne, sacrée pour la deuxième fois lors de Costa Rica 2022™ sera de la partie, tout comme les anciens vainqueurs que sont la RDP Corée, la République de Corée, la France et le Japon.

Comme toujours, le Groupe d’étude technique et l’équipe Analyse des performances et tendances du football de la FIFA seront sur place pour assister à l’ensemble des 32 matches et identifier les principales tendances technico-tactiques qui marqueront cette compétition. Ces observations seront analysées en détail tout au long de l’événement ainsi que dans le rapport post-compétition. Vous pourrez retrouver le tout sur la page Observations sur les compétitions du Centre de ressources techniques de la FIFA.

Dans cet article, nous vous invitons à faire connaissance avec les membres du Groupe d’étude technique qui officieront lors de République dominicaine 2024™.

Pascal Zuberbühler est un expert footballistique et spécialiste des gardiens de la FIFA. Il fait profiter le Groupe d’étude technique de son immense expérience. Au cours de sa carrière, il a passé sept années au Grasshopper (Suisse), suivi d’un autre bail de sept ans au FC Bâle. La suite de son parcours l’a mené au Bayer Leverkusen (Allemagne), à West Bromwich Albion et à Fulham (Angleterre).   

Ancien gardien international suisse, « Zubi » assiste depuis quelques années à toutes les compétitions de la FIFA, féminines et masculines, en tant que membre du Groupe d’étude technique. Il sait toujours déceler les tendances concernant son ancien poste.    

« Après avoir assisté à la Coupe du Monde Féminine U-20 de la FIFA 2024 en Colombie, je suis curieux de voir le niveau des gardiennes dans la tranche d’âge inférieure. Les gardiennes de classe mondiale se doivent désormais d’avoir un jeu au pied précis et varié, et des deux pieds qui plus est. » 

Pour notre expert, le niveau des gardiennes est en pleine progression depuis quelques années. La formation à temps plein et spécifique aux gardiennes, qui accompagne la professionnalisation du football féminin, semble porter ses fruits. 

« Les jeunes gardiennes ont gagné en explosivité et savent faire parler leur puissance. Nous avons déjà constaté cela lors de la Coupe du Monde U-20 de la FIFA le mois dernier. Les passes délivrées par les gardiennes étaient plus longues et rapides qu’en 2022. J’ai hâte de voir si nous observerons la même tendance chez les U-17. » 

En ce qui concerne le style de jeu des différentes équipes, « Zubi » pense qu’il est intéressant de voir s’il change d’une compétition à l’autre, en fonction des joueuses sélectionnées et des préférences du sélectionneur. Les fédérations ont-elles un style de jeu bien défini ou s’adaptent-elles aux qualités des membres de leur effectif ? 

 « D’un point de vue collectif, il sera intéressant de voir si le statut de favori de la Colombie est toujours justifié. Lors de la Coupe du Monde Féminine U-17 de la FIFA, Costa Rica 2022, elle s’était hissée en finale grâce à un excellent jeu de transition, avant de s’incliner face à une équipe espagnole au-dessus techniquement. Nous avons revu plusieurs de ces joueuses dans le groupe colombien participant à la dernière Coupe du Monde Féminine U-20 de la FIFA. Il est particulièrement important pour nous de suivre la progression des joueuses, car nous cherchons précisément à définir les qualités techniques et tactiques que possèdent les joueuses de classe mondiale à chaque poste. Nous nous appuyons ensuite sur ces informations pour établir les programmes et parcours de formation des talents. » 

« L’Espagne, vainqueure de la dernière édition, affichait une philosophie très claire consistant à construire depuis l’arrière avant de progresser d’une zone à l’autre grâce à des joueuses dotées de grandes qualités techniques. Les Espagnoles cherchaient constamment à créer le surnombre au-devant de la porteuse de balle. Cette tactique leur a permis de casser à maintes reprises la structure défensive adverse. Développeront-elles le même jeu ou adopteront-elles une approche différente cette fois-ci? », s’interroge-t-il. 

Parmi les équipes en lice cette année, certaines étaient absentes de la dernière édition au Costa Rica, comme l’Angleterre et la RDP Corée. Selon notre expert, ces équipes vont apporter quelque chose de nouveau dans cette compétition. « Au niveau senior, l’Angleterre est championne d’Europe sortante après son titre acquis en 2022, mais elle ne s’est pas qualifiée pour les derniers Jeux olympiques, ni pour la Coupe du Monde Féminine U-20. Cette expérience en République dominicaine sera donc cruciale pour le développement des Anglaises. Quant à la RDP Corée, elle a remporté la Coupe du Monde Féminine U-20 2024, mais ne s’est pas qualifiée pour les Jeux olympiques ni pour la Coupe du Monde Féminine 2023. Il sera donc intéressant de voir quel style de jeu elles adopteront par rapport à leurs aînées. Rappelons que les U-20 de la RDP Corée nous ont impressionnés par leur maîtrise technique et tactique, ainsi que par leur mentalité de battantes. »  

« Cette compétition promet d’être passionnante et le niveau devrait être très élevé. Toutes les équipes en lice possèdent une riche tradition footballistique, y compris les États-Unis, le Brésil, le Japon, la Zambie et le Nigeria. » 

Sélectionnée à plus de 90 reprises avec la Suisse, Vanessa Bernauer est une recrue expérimentée pour le Groupe d’étude technique. Avec la sélection helvète, elle a participé à la Coupe du Monde Féminine de la FIFA, Canada 2015™ et à l’UEFA EURO féminin 2017, et remporté la Cyprus Cup 2017. 

L’ancienne milieu de terrain du FC Zürich Frauen a également joué en Espagne (Levante), en Allemagne (Wolfsburg) et en Italie (Rome). Son riche palmarès compte une Frauen Bundesliga, la DFB Pokal, la Coppa Italia, la Coupe de Suisse et quatre titres en Nationalliga A suisse. Lors de son passage à Wolfsburg, elle a disputé et perdu la finale de la Ligue des Champions féminine de l’UEFA 2016 face à Lyon. 

Il s’agit de la première compétition de Vanessa Bernauer au sein du Groupe d’étude technique et elle s’attend à du très haut niveau. 

« Disputer une Coupe du Monde est une expérience hors norme pour n’importe quelle joueuse. Avec la professionnalisation rapide du football féminin, certaines de ces joueuses pratiquent déjà le football à temps plein et leur maîtrise technique devrait refléter cette évolution. Savoir respecter et moduler des consignes tactiques est une compétence essentielle au développement des talents. J’ai vraiment hâte de découvrir les différentes approches et les styles de jeu adoptés par les équipes des différents continents », explique-t-elle.   

Originaire des Bermudes, l’ancien attaquant Shaun Goater commence sa carrière dans le club de North Village, qui a vu éclore de nombreux talents de l’archipel. Il traverse ensuite l’Atlantique pour rejoindre Manchester United avant de trouver du temps de jeu au Rotherham United. Fort d’un passage réussi à Bristol City, il est recruté par Manchester City. Il deviendra le meilleur buteur des Sky Blues durant quatre de ses cinq saisons au club. 

Après avoir raccroché les crampons, Shaun Goater crée un club de football semi-professionnel aux Bermudes afin d’aider les jeunes joueurs à percer dans le football professionnel. Plus récemment, il a occupé le poste d’entraîneur adjoint de l’équipe féminine de Manchester City et est actuellement entraîneur adjoint de l’équipe féminine d’Aston Villa.   

« En tant que membre du Groupe d’étude technique pour la Coupe du Monde U-20 de la FIFA 2023 en Argentine, j’avais été marqué par les similarités entre le style de jeu des équipes de jeunes et celui de leurs aînés. Le Nigeria, par exemple, s’appuie sur des joueuses puissantes, rapides et techniques au niveau senior et il sera intéressant de voir si les U-17 jouent de la même manière. La RDP Corée et la République de Corée disposent généralement de joueuses disciplinées et douées techniquement. À voir s’il en sera de même pour leurs U-17 à l’occasion de cette compétition. »  

« L’Espagne, tenante du titre, mise sur la technique, tandis que le Brésil s’appuie sur des joueuses spectaculaires. Les États-Unis, qui sont en pleine transition à tous les niveaux du football féminin, sauront-ils nous surprendre ? Nous verrons si l’ADN footballistique de ces pays se retrouve chez leurs U-17 féminines », conclut-t-il.