La distance entre le gardien de but et sa ligne défensive joue un rôle capital dans différentes situations de match. Si les préférences en la matière varient d’un gardien à l’autre et d’un entraîneur à l’autre, il s’agit néanmoins d'un aspect que toutes les équipes travaillent à l’entraînement.
Esteban Andrada (Monterrey)
D’après Pascal Zuberbühler, le gardien de but de Monterrey Esteban Andrada et sa défense ont parfaitement illustré cette collaboration à l’occasion de la Coupe du Monde des Clubs de la FIFA, Émirats arabes unis 2021™, en particulier lorsque les Mexicains étaient amenés à défendre dans leurs 30 mètres.
« La relation entre Andrada et ses défenseurs nous a immédiatement frappés lorsque nous avons observé Monterrey. Andrada joue haut, il est dominateur dans sa surface, et cela est rendu possible notamment grâce à la complémentarité avec ses défenseurs. Il est évident que c’est un aspect qu’ils travaillent énormément et qu'il ne s’agit pas d'un simple hasard. »
En cas d’action offensive dans le 30 mètres de Monterrey, Andrada se chargeait de protéger la surface, laissant ses défenseurs évoluer au-delà des 16 mètres tant qu’ils étaient face au ballon.
Comparaison
Notre équipe en charge de l'analyse des données s’est intéressée à la distance moyenne séparant les gardiens de but de leur ligne défensive lorsque le ballon se trouvait dans leurs 30 mètres. Il est apparu qu’Andrada évoluait plus haut qu’Édouard Mendy (Chelsea) et que Weverton (Palmeiras).
L’Argentin adoptait également une position généralement plus avancée que celle de ses homologues, avec une distance moyenne de 4,8 mètres par rapport à sa ligne de fond. De même, sa défense évoluait elle aussi plus haut que celle des autres équipes (17,4 mètres en moyenne).
L’alignement défensif de Monterrey
Lorsque le ballon se trouvait face à eux, dans leur 30 mètres, les défenseurs de Monterrey ne se repliaient jamais plus bas que leurs 16 mètres, tandis qu’Andrada se positionnait pratiquement aux 6 mètres.
Les Mexicains se sont attachés à appliquer cette tactique, désireux de conserver une ligne de quatre resserrée et de permettre à Andrada de gérer les centres et les ballons dans les intervalles adressés entre ses 6 mètres et ses défenseurs.
Attendre et se replier
La défense de Monterrey restait invariablement aux 16 mètres et se repliait uniquement en cas de ballon dans le dos. Si l’adversaire parvenait à passer le dernier rideau sur un côté, les défenseurs mexicains faisaient preuve d'une grande discipline et coulissaient tout en restant alignés par rapport au cuir.
Tactique invariable
Au cours du tournoi, Monterrey a invariablement appliqué ce schéma, de toute évidence voulu par son entraîneur, Javier Aguirre. Si l’adversaire emmenait le ballon au-delà des 16 mètres, les défenseurs se repliaient, mais se replaçaient à nouveau à hauteur des 16 mètres dès que le ballon remontait tandis qu’Andrada se chargeait de gérer l’espace dans le dos de sa défense.
La relation gardien-défenseurs joue un rôle essentiel, mais il est fondamental de bien connaître les signaux permettant de savoir quand modifier les distances et le placement. De la rigueur et une bonne communication sont indispensables pour gérer efficacement les distances en question, et tous ces aspects doivent être travaillés à l’entraînement.