Thaïlande – Pour gagner, il faut d’abord jouer en équipe

« Tout est connecté dans notre sport. Nous sommes tous liés. Pour donner sa chance à chaque talent, chacun doit jouer son rôle. » 

Les mots précis de Gianni Infantino, Président de la FIFA, prononcés lors d’une récente visite au siège de la FIFA, à Zurich. 

Joe Patit Suphaphongs (secrétaire général de la FAT), Piyapat Saropala (secrétaire général adjoint de la FAT) et Carles Romagosa Vidal (directeur technique de la FAT) ont été rejoints par Mmes Supranee Guptasa et Tira Buyani Kittikorn, respectivement responsable et coordinatrice de projet au sein du Fonds thaïlandais de développement du sport (NSDF), pour discuter de l’analyse menée par la FIFA dans le cadre du Rapport mondial sur le développement des talents.

Ces douze derniers mois, une équipe de spécialistes haute performance a mené une évaluation exhaustive des associations membres de la FIFA, mais aussi des académies, afin de rassembler des données détaillées sur les structures et les ressources consacrées au développement de leurs jeunes joueurs et joueuses. 

Ces données ont permis de dresser un aperçu de l’écosystème dans lequel évoluent ces footballeurs en devenir et chacune des 205 associations membres participantes a reçu un rapport personnalisé contenant des références et des recommandations. 

La Thaïlande compte près de 70 millions d’habitants répartis uniformément entre les villes et les campagnes. 

L’argent peut résoudre certains problèmes. Mais comme l’a expliqué le secrétaire général du FAT, il convenait, dans un premier temps, de mettre en place un processus plus fondamental. 

« En Thaïlande, nous connaissions plus ou moins notre situation dans les différentes disciplines. Mais l’analyse mondiale effectuée par l’équipe technique de la FIFA nous a donné une première référence véritablement objective. » 

Première femme à occuper le poste de responsable du NSDF, Mme Guptasa est chargée de superviser le budget qui permet de soutenir 89 sports dans les 77 provinces du pays. Elle travaille main dans la main avec les associations sportives nationales, notamment la Fédération Thaïlandaise de Football, avec qui un protocole d’accord a été signé. 

Le NSDF a identifié trois grands domaines pour l’utilisation de son budget football : le développement du football de base, le football professionnel et les ligues, ainsi que les équipes nationales.

Comment Carles Romagosa Vidal, qui a également travaillé avec l’Institut Johan Cruyff pour concevoir des formations, est-il devenu directeur technique de la FAT ? 

« C’était formidable de travailler au FC Barcelone et au PSG, mais j’aime me lancer de nouveaux défis tous les 4 ou 5 ans », a-t-il déclaré. « En travaillant pour une fédération, on a la possibilité de toucher beaucoup plus de personnes et d’influer plus profondément sur la situation. C’est passionnant, mais ça reste un énorme défi. » 

L’analyse de la Fédération Thaïlandaise de Football a été menée par l’équipe haute performance constituée de Kelly Cross et Christos Kanelleas. Lors d’un séminaire récent, Kelly Cross a déclaré à FIFA.com : « La Thaïlande était l’un des premiers pays prêts à travailler avec la FIFA. Le directeur technique était très enthousiaste à l’idée de participer à l’analyse. Il savait que le rapport contiendrait de bonnes choses mais aussi de moins bonnes. Cela ne lui faisait pas peur pour autant. Carles et son équipe ont pleinement participé à l’analyse, conscients que le rapport serait extrêmement utile pour la FAT. C’est un excellent exemple à suivre pour les autres pays ». 

« Mon parcours, et notamment les clubs pour lesquels j’ai travaillé, m’ont permis d’ouvrir certaines portes. Mais la FIFA et ses experts sont très respectés dans ce milieu », a déclaré Romagosa. « Ils peuvent parfois dire les choses d’une manière différente. Ça nous aide énormément. Par exemple, la réunion tenue aujourd’hui à Zurich a été rendue possible par la FIFA, qui a réuni toutes les parties concernées. » 

Le directeur technique de la FAT a travaillé dur à la mise en place d’une culture de la collaboration en Thaïlande. 

« On doit agir ensemble, comme une équipe sur le terrain. Ça sonne un peu comme un cliché, mais tout est lié. Une fois par semaine, j’organise des réunions avec différents sous-départements : football de base, éducation, compétition, football féminin, détection des talents et équipes nationales. Pour que nos résultats aient des répercussions dans d’autres domaines, il est impératif de travailler ensemble. C’est essentiel pour se donner une chance de réussir. 

On peut avoir les meilleures installations au monde et investir beaucoup d’argent, on ne progressera pas si les fondations ne sont pas solides. On doit commencer avec le football de base, les compétitions de jeunes et la formation d’entraîneurs. Avec une telle structure, on peut envisager l’avenir avec optimisme. On veut devenir une des fédérations asiatiques les plus respectées en matière de développement des joueurs. Avant de pouvoir gagner, il faut d’abord jouer en équipe. Et s’il faut faire des changements, tout le monde doit les faire ensemble. » 

Le dernier mot est revenu à Joe Patit Suphaphongs, secrétaire général de la FAT. « L’analyse menée par la FIFA était comme un miroir. Elle nous a permis de voir où nous en sommes et de décider où nous voulons aller. Notre travail va prendre du temps. Mais nous voulons mettre en place une structure offrant à chaque jeune garçon ou jeune fille toutes les chances d’atteindre le meilleur niveau possible. » 

Comme le dit l’équipe de la FIFA chargée du développement technique : à chaque talent sa chance.