#Coupe du monde U-17 de la FIFA

Transitions et contres express pour l’Allemagne

FIFA, 2 déc. 2023

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Championne d’Europe U-17 en titre, l’Allemagne a confirmé ses bonnes dispositions actuelles en validant son billet pour la finale de la Coupe du Monde U-17 de la FIFA, Indonésie 2023™. Cette édition passionnante a fait la part belle aux prestations inspirées en attaque comme aux exploits héroïques en défense. Et c'est précisément dans ces deux domaines que les joueurs de Christian Wück se sont illustrés depuis le début de la compétition.

En six sorties, l’Allemagne a inscrit 16 buts, soit une moyenne de 2,7 réalisations par match. Dans le même temps, sa défense a été prise en défaut à sept reprises. En finale, elle trouvera face à elle une équipe de France qui affiche le meilleur bilan défensif d’Indonésie 2023, avec un seul but encaissé en tout et pour tout.

Le Groupe d’étude technique de la FIFA (TSG) a assisté à chacune des rencontres au programme. Pour Pape Thiaw, cette finale s’annonce avant tout comme un duel épique entre deux équipes au style très similaire.

« Je m’attends à un match tactique, mais je suis curieux de découvrir quelles stratégies les entraîneurs vont adopter. La vitesse des transitions et l’efficacité des contres sont au cœur du jeu des Allemands, au même titre que leur rigueur défensive. Les Français s’appuient sur des atouts similaires et possèdent en outre la meilleure défense de la compétition. J’ai hâte de découvrir dans quels secteurs les différences vont se faire. »

En possession : Des transitions et des contres tranchants

L’efficacité allemande dans les transitions et dans les contre-attaques n’est certainement pas étrangère à l’excellent parcours de la Mannschaft. Ses résultats dans plusieurs catégories « pour 30 minutes de possession » attestent d’un rendement impressionnant dans ces domaines. Ces mesures proposent des statistiques individuelles ou collectives normalisées pour mieux refléter leur performance en fonction des différents scénarios. L’Allemagne pointe ainsi au quatrième rang au nombre de frappes cadrées depuis l’intérieur de la surface de réparation avec 7,1 tirs pour 30 minutes de possession. Les champions d’Europe en titre affichent également la deuxième meilleure attaque pour 30 minutes de possession, avec une moyenne de 3,6 conversions par demi-heure. Ces mesures en disent long sur la capacité des Allemands à se procurer des occasions... et à les convertir. Une autre statistique confirme ce profil d’équipe construite pour optimiser ces phases de jeu : avec 3,9% de son temps de possession passé en contre, l’Allemagne figure à la deuxième place du classement des équipes les plus investies dans ce type de séquence.

Que ce soit pendant les transitions ou les contres, les Allemands cherchent à isoler les défenseurs adverses pour exploiter les espaces dans leur dos – un art dans lequel ils sont passés maîtres. Avec 107 solutions offertes dans le dos des défenseurs pour 30 minutes de possession (plus qu’aucune autre équipe dans cette compétition), ils occupent la deuxième place du classement des équipes ayant le plus proposé ce type de solution (23,8).   

Pour Julio González, qui faisait partie de l’équipe du TSG en Indonésie, l’Allemagne devrait s’en tenir à un plan de jeu bien établi. « Je ne l’imagine pas changer de stratégie pour ce match. Les Allemands ont remporté des matches importants avec des scores très serrés. Ils sont déterminés et ils croient en leur philosophie. Ils comptent dans leurs rangs quelques joueurs offensifs très talentueux, à l’image de Paris Brunner (7), souvent recherché lors des transitions offensives car il dégage énormément de puissance lorsqu’il court balle au pied. » 

« Dans les vidéos ci-dessous, on voit que les joueurs travaillent collectivement pour récupérer le ballon, avant de basculer très vite vers la transition et le contre. Dans la première séquence, contre les États-Unis, ils inscrivent le but de la victoire à la 87e minute, 8,9 secondes après avoir récupéré le ballon. Dès qu’ils reprennent le ballon, les joueurs s’engagent pleinement dans leurs courses offensives. Le ballon circule rapidement vers l’avant pour empêcher l’adversaire de s'organiser. »

« La seconde séquence revient sur une autre action décisive, partie elle aussi d’une contre-attaque. Contre l’Espagne en quart de finale, l’Allemagne exploite les espaces dans le dos des défenseurs. Brunner est servi en profondeur après un bon appel puis pénètre dans la surface, où il est déséquilibré. Il obtient un penalty et se fait justice lui-même, offrant la qualification à son équipe (1-0). L’Allemagne a amplement démontré sa capacité à faire basculer le cours d’un match grâce à ses transitions et ses contres dévastateurs. »

Vidéo 1 : L’Allemagne inscrit le but de la victoire face aux États-Unis au terme d’un contre rondement mené.
Vidéo 2 : Face à l’Espagne en quart de finale, une contre-attaque allemande s’achève par un penalty, transformé par Brunner.

Sans le ballon : Défense dans la surface de réparation

Le TSG a été particulièrement impressionné par les efforts collectifs déployés par les Allemands, notamment aux abords de leur surface. La structure défensive de l’équipe repose en grande partie sur la relation entre les deux défenseurs centraux et le milieu défensif. En phase défensive, toute l’organisation s’articule autour de ce triangle.

Les connexions et la communication entre les quatre défenseurs et les milieux centraux s’effectuent parfaitement. Chacun peut ainsi dézoner pour intercepter, contrer ou intervenir avec la certitude que ses coéquipiers seront présents en couverture. 

Comme le note Pascal Zuberbühler, « la défense est envisagée de manière collective ; chaque joueur connaît son rôle et ses responsabilités notamment lorsqu’un coéquipier quitte son poste pour réaliser une action défensive. On peut en voir l’exemple dans la quatrième séquence, ci-dessous. Quand l’arrière central droit Finn Jeltsch (4) s’avance pour intervenir au milieu de terrain, les trois autres défenseurs resserrent les rangs pour fermer les espaces libérés par son absence. Tous les attaquants peuvent ainsi être surveillés de près. »

« Dans des situations à risque, les défenseurs n’hésitent pas à prendre leurs responsabilités et comptent sur leurs coéquipiers pour les couvrir. Ils sont aussi à l’aise pour défendre à l’intérieur qu’à l’extérieur du bloc de leur équipe. Ils ne craignent pas non plus d’aller au duel.  Dans ces deux vidéos, on peut voir que la défense et les milieux de terrain allemands travaillent ensemble à la récupération, tandis que les attaquants se rendent disponibles, de façon à offrir des solutions à la récupération du ballon. »

Vidéo 3 : Le défenseur allemand Jeltsch réussit une série d’actions défensives.
Vidéo 4 : Tandis que Jeltsch quitte sa ligne et s’engage dans une action défensive, ses partenaires resserrent les rangs pour couvrir les espaces libérés.

Gardiens : Schmitt et Heide

L’Allemagne a utilisé deux gardiens depuis le début de la compétition. Max Schmitt (1) a été systématiquement titularisé, jusqu’à ce qu'une maladie le contraigne à déclarer forfait pour la demi‑finale contre l’Argentine. Son remplaçant, Konstantin Heide (12), a pris la relève avec panache. Auteur notamment de deux arrêts décisifs lors de la séance de tirs au but, il s’est logiquement imposé comme le Joueur du match.

Le sélectionneur Christian Wück se retrouve donc avec une décision difficile à prendre avant le match contre la France. Zuberbühler s’est penché sur le cas de ces deux gardiens qui, selon lui, ont des styles et des atouts différents.

Max Schmitt

« Schmitt a participé à la conquête de l’Euro U-17 l’été dernier. Quand Heide a dû renoncer en raison d'une blessure contractée peu avant le début de la compétition, il a répondu présent. Il a conservé sa place en Indonésie et nous avons pu constater que sa distribution constitue un atout précieux pour son équipe. Il offre beaucoup de solutions à ses coéquipiers et il fait preuve d'une grande aisance balle au pied. La vidéo ci-dessous illustre sa large palette de relance. Il voit bien les espaces et n’hésite pas à casser les lignes, même lorsqu’il se retrouve sous pression », explique Zuberbühler. 

Vidéo 5 : Le gardien allemand Schmitt (1) casse les lignes adverses, malgré la pression adverse.

Konstantin Heide

« Voilà un gardien qui a dû attendre un coup de pouce du destin pour revenir dans l’équipe et, en demi‑finale, il a su saisir sa chance. Que ce soit pendant le temps réglementaire ou les tirs au but, il a multiplié les interventions spectaculaires. J’aime beaucoup son sens du placement. Dans les vidéos suivantes, on peut voir comment il anticipe sans trop se livrer. Dans la première, ses bons appuis lui permettent d’être prêt au moment où le joueur en position centrale tire au but. Dans la deuxième, il montre qu'il est également très intelligent. Son arrière central droit, Jeltsch (4) couvre le second poteau. Il a donc raison de se placer au premier poteau. Il déplace ses jambes de façon à fermer les espaces, ce qui lui permet de réaliser une parade cruciale. »

Vidéo 6 : Le gardien allemand Heide (12) ajuste sa position à mesure que l’attaque se déplace, avant de réaliser une parade de qualité.
Vidéo 7 : Intelligemment placé au premier poteau, Heide intervient sur un tir adverse.

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