Pascal Zuberbühler au sujet du poste de gardien dans le football moderne

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Le niveau des gardiens lors de la Coupe du Monde de la FIFA, Qatar 2022™
Zuberbühler aborde brièvement la polyvalence des gardiens modernes et l’évolution de leur jeu. Il passe ensuite en revue les numéros 1 de chacune des sélections présentes en demi-finales : le Croate Dominik Livaković et le Français Hugo Lloris, qui ont tous deux réalisés des arrêts spectaculaires tout au long de la compétition ; le Marocain Yassine Bounou, qui s’est illustré, tout comme ses défenseurs, dans un bloc défensif compact ; et l’Argentin Emiliano Martínez, dont les prestations exceptionnelles, notamment en finale, ont permis à son équipe de décrocher le titre tant convoité. L'expert de la FIFA évoque également le niveau général des gardiens lors de Qatar 2022, soulignant entre autres leur qualité de passe et leurs arrêts décisifs. 

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Des gardiens de plus en plus avancés
Dans les années 1990, le poste de gardien se résumait à arrêter des tirs et à rester dans sa surface de réparation. Aujourd’hui, les gardiens n'hésitent pas à avancer balle au pied et à se placer à l’orée de la surface, voire en dehors. Les blocs défensifs hauts exigent des gardiens qu’ils s'avancent toujours davantage sur le terrain afin de rester à proximité de leurs défenseurs et d’être en position d’intercepter les passes longues dans le dos de la défense. Zuberbühler insiste également sur l’importance du gardien en tant que joueur supplémentaire (« gardien-libéro ») et explique comment ceux-ci doivent adapter leur positionnement afin, notamment, de couvrir la profondeur. 

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Le jeu du gardien dans un bloc médian
De plus en plus, les gardiens modernes s’entraînent avec les joueurs de champ. Ils sont donc mieux préparés à évoluer au sein d’un bloc médian, un système omniprésent lors de Qatar 2022. Pour s’inscrire au mieux dans ce système, le gardien doit être à l’aise des deux pieds et savoir se replacer rapidement à la perte de balle afin de rester proche de sa défense et, si nécessaire, haut sur le terrain. Lors de la dernière Coupe du Monde, Yassine Bounou s’est particulièrement illustré dans ce registre, désamorçant les attaques initiées par de longues passes, défendant la zone dans le dos de sa défense et se repositionnant au centre pour défendre son but et évaluer la situation de jeu. 

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Comment arrêter des tirs au but en respectant les nouvelles règles et comment rattraper une mauvaise position de départ
Zuberbühler rappelle les nouvelles règles concernant les tirs au but et explique en quoi l’approche d’Emiliano Martínez, qui consiste à s'avancer sur sa ligne, est la meilleure. L’expert de la FIFA revient également sur l’arrêt de l’Argentin face à Randal Kolo Muani à la 123^e minute de la finale de la Coupe du Monde, réalisé malgré une position de départ trop reculée et éloignée de sa défense à la suite d'une balle en profondeur mal négociée par ses coéquipiers. Le gardien d’Aston Villa a maintenu sa position devant la ligne des six mètres, restant debout de manière à former un X et à aller au sol pour bloquer le ballon du pied gauche.

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L’importance de se rendre disponible en tant que gardien
Bien que la fonction principale du gardien moderne soit toujours de réaliser des arrêts, Zuberbühler rappelle que ceux présents à la Coupe du Monde 2022 ont demandé deux fois plus le ballon que lors de l'édition Russie 2018™. Les gardiens se placent bien plus près de leurs défenseurs, demandent le ballon dans certaines zones bien précises, le contrôlent et écartent le jeu. Jordan Pickford en est un parfait exemple. Lors des phases de construction, il se place près des deux défenseurs centraux pour former une ligne de trois et permettre à ses latéraux de monter. Ce style de jeu implique de mettre l’accent sur la coopération entre le gardien et ses coéquipiers lors des entraînements, afin que le gardien soit plus à l'aise dans son jeu au pied.

14:04
Pourquoi les défenseurs doivent savoir où se trouve leur gardien
Les défenseurs doivent savoir où se trouve leur gardien quelle que soit la situation de jeu, que le bloc défensif soit haut ou médian. Dominik Livaković illustre parfaitement le jeu du gardien dans une défense relativement basse, au sein d’une sélection croate qui s'appuie principalement sur les contre-attaques et les transitions rapides. À l’inverse, Unai Simón joue un rôle clé dans le système espagnol, basé sur la possession. Il reste à égale distance de la surface et de la ligne médiane lorsque son équipe a le ballon dans le dernier tier. De cette manière, il peut intercepter les passes dans le dos de sa défense ou trouver ses défenseurs centraux ou latéraux lors des phases de construction.  

16:22
La nécessité de varier son jeu
Cependant, si un gardien joue systématiquement près de sa défense et de ses milieux, dans un système de jeu basé sur la possession, comme le fait Simón, la tactique est risquée car l’adversaire peut s’y habituer. C’est pourquoi il est essentiel de varier ses options de passes afin de gagner en imprévisibilité. Le gardien peut notamment allonger le jeu en direction de son avant-centre, qui pourra à son tour conserver le ballon pour permettre à ses coéquipiers de monter, plutôt que de se contenter de redonner le ballon à ses défenseurs ou ses milieux. Le sélectionneur doit donc discuter avec l’entraîneur des gardiens afin de déterminer quel gardien correspond le mieux au système de jeu de l’équipe.

18:40
La prise de décision en tant que gardien
Les gardiens doivent également prendre les bonnes décisions. Par exemple, si le bloc défensif est haut et que l’adversaire joue un long ballon au-dessus de la défense, le gardien doit décider s'il vaut mieux aller vers le ballon ou laisser son défenseur le plus proche revenir défendre. Cette compréhension mutuelle se développe à l’entraînement, au fur et à mesure que le gardien travaille avec ses coéquipiers. De même, un gardien peut soit demander le ballon à l’opposé de la surface de réparation afin d’échapper au pressing adverse et d’ouvrir le jeu de l’autre côté du terrain, soit maintenir sa position si la passe est jouée en profondeur et que l'attaquant adverse est légèrement plus avancé que le dernier défenseur.