Le Groupe A a été l’un des plus serrés de la compétition, le classement final ne rendant son verdict que dans les toutes dernières secondes de la troisième journée. Si chacune des équipes est parvenue à remporter un match, ce sont finalement la Suisse et la Norvège, respectivement première et seconde, qui ont accédé à la phase à élimination directe, tandis que la Nouvelle-Zélande a dû se contenter de la troisième place en raison d'une différence de buts défavorable. La victoire historique des Football Ferns sur la Norvège en match d’ouverture ainsi que la qualification de cette dernière contre les Philippines lors de la troisième journée figurent parmi les grands moments vécus dans ce groupe.
Suisse
Pascal Zuberbühler : La Suisse joue en 4-3-3. Elle alterne entre deux tactiques différentes lorsqu’elle n’a pas le ballon : soit un pressing haut, soit un pressing au milieu du terrain. Il s’agit d’une équipe très compacte. Les quatre défenseures jouent très proches les unes des autres et elles se comprennent parfaitement avec Gaëlle Thalmann (1), leur gardienne. La numéro 1 gère extrêmement bien les phases de possession. Ses coéquipières savent exactement où se positionner et où Thalmann est susceptible de donner le ballon. De plus, les Suissesses utilisent différentes options pour faire le ballon : chercher à éliminer la première ligne de pression, trouver une partenaire au milieu du terrain ou encore jouer long en direction de la grande avant-centre Ana-Maria Crnogorčević (9).
Avec le ballon, la Nati cherche toujours à construire, notamment par le biais de sa capitaine, Lia Wälti (13). C’est elle qui dicte le jeu grâce à son placement au cœur du milieu à trois, juste devant ses défenseures, ce qui lui permet de toucher de nombreux ballons. Wälti tente ensuite de jouer vite vers l’avant en direction de Crnogorčević ou de Geraldine Reuteler (6), sa partenaire de l’entrejeu. Cette capacité à enchaîner rapidement permet à la Suisse de verticaliser avec ses milieux puis de se projeter dans les 30 derniers mètres. La Nati peut aussi compter sur Ramona Bachmann (10) pour marquer et générer des occasions de but.
La force de cette équipe réside sans aucun doute dans son bloc compact et sa capacité à défendre sa cage. Les Suissesses n’ont encaissé aucun but dans cette phase de groupes, une solidité défensive qui part de devant. Dès qu’une attaquante perd le ballon aux abords de la surface adverse, toute l’équipe se replace immédiatement pour défendre en 4-3-3. Et elle fait ça très bien. Le point faible des Suissesses, c’est l’attaque. Elles ne se créent pas beaucoup d’occasions. Même si elles parviennent à en générer quelques-unes à chaque match, elles ratent souvent la dernière passe.
La Suisse a gagné son premier match 2-0 contre les Philippines, puis elle a enchaîné avec deux nuls 0-0. Pour moi, ça montre que cette équipe peut être très dangereuse et qu’elle est difficile à battre.
Norvège
Kirsty Yallop : La Norvège a privilégié les attaques directes, avec de longs ballons vers son avant-centre, qui cherchait ensuite à combiner avec les deux milieux offensives. Lorsqu’elles ont construit en passant par le milieu du terrain, dans l’axe, les Norvégiennes ont montré de très belles choses, avec de nombreuses incursions des milieux offensives dans les couloirs. On voyait souvent des joueuses débouler sur un côté afin de créer le surnombre et d’exploiter l’espace derrière les latérales adverses.
La Norvège a ainsi pu multiplier les centres depuis différentes positions, plus ou moins avancées. C’est dans ces situations qu’elle a été la plus dangereuse, avec des attaques qui pouvaient venir aussi bien de la droite que de la gauche. Caroline Graham Hansen (10) et Guro Reiten (11) ont été les deux pièces maîtresses de la Norvège en ce qui concerne les incursions dans le dernier tiers. De leur côté, les latérales norvégiennes ont joué un rôle essentiel par leur capacité à créer des espaces et à étirer le bloc adverse.
Nouvelle-Zélande
Kirsty Yallop : La Nouvelle-Zélande est une équipe très compacte qui affiche une grande cohésion en phase défensive et qui presse la plupart du temps en bloc médian. Très patientes, les Néo-Zélandaises tendent à presser lorsque les centrales adverses jouent en direction de leurs latérales. L’attaquante côté ballon va alors au pressing, soutenue par sa partenaire côté opposé, qui avance vers la centrale pour couper la ligne de passe et empêcher le jeu de se développer dans cette partie du terrain.
En phase de possession, la Nouvelle-Zélande adopte un jeu direct dans les couloirs pour exploiter les espaces dans le dos des latérales adverses. Les Football Ferns tentent aussi de trouver rapidement une attaquante devant, en particulier Hannah Wilkinson (17). Celle-ci est alors chargée de conserver, de combiner et de prendre la profondeur dans son couloir. La Nouvelle-Zélande privilégie les offensives depuis le couloir droit et s’appuie sur des combinaisons ainsi que de nombreux déplacements pour centrer.
Philippines
Anna Signeul : Les Philippines sont bien placées et bien organisées. L’équipe évolue en bloc médian voire bas quand elle n’a pas le ballon. Les joueuses attaquent et défendent ensemble en restant proches les unes des autres lorsqu’elles pressent haut et lorsqu’elles contre-attaquent. Cette équipe a aussi démontré sa capacité à jouer rapidement dans les intervalles pour trouver ses attaquantes, qui ne ménagent pas leurs efforts.
La gardienne Olivia Davies-McDaniel (1) s’est montrée sereine et très à l’aise dans les duels aériens. Elle a également fait valoir son explosivité sur les frappes adverses et a été efficace à la relance, que ce soit en termes de précision ou de distance. L’équipe brille sur le plan athlétique (force, puissance et explosivité) et mental ainsi que par son éthique de travail.