#Examen de la phase de groupes

Groupe D : Angleterre, Danemark, RP Chine, Haïti

FIFA, 4 août 2023

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Les membres du Groupe d’étude technique évoquent les équipes du Groupe D. Leurs observations s’accompagnent de schémas et tableaux illustrant leurs données en possession ou sans la possession du ballon.

L’Angleterre fait partie des trois équipes qui terminent la phase de groupes avec un bilan impeccable de trois victoires en autant de sorties. Fort de ses deux succès, le Danemark devance quant à lui la RP Chine dans la course à la deuxième place. Malgré un compteur bloqué à zéro, les Haïtiennes font partie des grandes animatrices de ce Groupe D. Leur performance héroïque contre l’Angleterre, pour leur première apparition à ce niveau, a marqué les esprits.

Angleterre

Belinda Wilson : Compacte et resserrée en défense, l’Angleterre a souvent contraint ses adversaires à s’exiler sur les ailes, limitant par ailleurs les accès à l’axe du terrain dans les zones basses ou médianes. Son pressing haut a provoqué de nombreuses erreurs, permettant aux Anglaises d’exploiter les faiblesses adverses. 

La sentinelle, généralement Kira Walsh (4), avait la lourde tâche de transférer le ballon du centre vers les couloirs. Les latérales, Lucy Bronze (2) et Rachel Daly (9), montaient fréquemment aux avant-postes pour apporter des solutions dans la largeur. Dans ce système, les attaquantes excentrées sont amenées à permuter fréquemment, à l’image de Chloe Kelly (18) et Lauren James (7), qui ont tour à tour repiqué au centre ou lancé des appels en profondeur pour déstabiliser les défenses. 

L’équipe d’Angleterre s’est également distinguée par sa large palette offensive mêlant centres, passes dans les intervalles et un contre un. James s’est illustrée à titre individuel, tant par sa sûreté technique que par sa créativité à l’approche de la surface de réparation. Ces différents thèmes constituent les grandes lignes de l’identité de jeu de cette équipe d’Angleterre, à la fois originale et performante.

Danemark

Nadine Angerer : Le Danemark a alterné entre un 4-3-3 et un 4-2-3-1 en phase offensive. Patientes, Stine Ballisager (3) et Simone Boye (5) ont aussi cherché à jouer long vers les ailes ou directement vers l’avant-centre Pernille Harder (10). À la réception, les latérales, le plus souvent Rikke Sevecke (4) ou Katrine Veje (11), ou les ailières Janni Thomsen (19) et Rikke Maria Madsen (17) se sont appliquées à centrer ou à tenter la passe dans le dos de la défense. L’attaquante sur le côté opposé, Harder et les milieux offensives montées en soutien ont fréquemment proposés de bons appels dans la surface afin de multiplier les cibles potentielles pour la coéquipière en position de centre. 

En défense, le Danemark a utilisé plusieurs schémas : un 4-4-1-1 autour d’un bloc bas, un 4-4-2 autour d’un bloc médian et un 4-2-3-1 autour d’un bloc haut. Les latérales danoises ont maintenu leurs adversaires directes sous pression afin de limiter les possibilités de centre. Parallèlement, l’ensemble de la défense est restée soudée, notamment grâce au soutien des milieux et des attaquantes.

Globalement, le Danemark est apparu organisé et compact. Pernille Harder constituait une menace permanente pour les défenses adverses. En outre, l’équipe danoise est la plus grande de la compétition, ce qui constitue un avantage certain dans les duels aériens. 

RP Chine

Mónica Vergara : En défense, les Chinoises évoluaient en 4-4-2 avec un bloc bas ou médian. Elles se sont appliquées à réduire au maximum le terrain, que ce soit sur la largeur ou entre les lignes, afin d’obliger leurs adversaires à jouer dans de petits espaces et d’optimiser leur propre pressing.

À la récupération du ballon, l’équipe a tenté de se projeter aussi rapidement et aussi directement que possible. Dans cette optique, les attaquantes ont joué haut pour mettre la défense adverse sous pression. L’équipe de RP Chine a présenté un visage sérieux, que ce soit avec ou sans le ballon, ce qui lui a permis de remporter l’un de ses trois matches.

Haïti

Clémentine Touré : Tactiquement, Haïti a peu varié au fil de la phase de groupes. Sur le plan offensif, l’équipe alterné jeu court et longs ballons (sur les contres). Les attaquantes Melchie Dumornay (6) et Roseline Éloissaint (11) ont été très recherchées dans cette configuration, même si on a également observé une participation active des milieux excentrées Nérilia Mondésir (10) et Batcheba Louis (7), ainsi que des latérales Betina Petit-Frère (13) et Chelsea Surpris (2). 

Les Haïtiennes n’ont pas réussi à marquer mais elles se sont procuré beaucoup d’occasions. Ce manque de réalisme s’explique sans doute par un relatif manque d’expérience au sein de cette jeune sélection qui disputait sa première Coupe du Monde Féminine de la FIFA™. Elle est ainsi apparue un peu trop dépendante de quelques individualités comme Mondésir, Sherly Jeudy (9), Louis et Éloissaint.

En outre, les transitions offensives n’ont pas toujours donné entière satisfaction. Les attaques ont souvent semblé désorganisées et dictées en partie par le pressing adverse. Ces éléments ont contraint les Haïtiennes à jouer long vers leur attaquante de pointe, le plus souvent Roselord Borgella (22).

Le manque d’expérience s’est aussi fait sentir dans les phases sans ballon, durant lesquelles Haïti a laissé d’énormes espaces entre les lignes et dans le dos de sa défense. En difficulté sur les ballons aériens, les défenseuses ont aussi manqué de vivacité. Enfin, l’équipe n’a pas toujours fait preuve de la cohésion nécessaire sur les pertes de balle. Il n’était pas rare de voir deux ou trois joueuses effectuer un pressing individuel sans que leurs partenaires ne suivent. Pour progresser, Haïti devra travailler sur tous ces éléments.

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