La dernière journée du groupe H a assurément accouché de la plus grande surprise de cette édition. Le match nul 1-1 entre l’Allemagne et la République de Corée a entraîné l’élimination des double championnes du monde dès la phase de groupes – une première. La Colombie de la toute jeune Linda Caicedo, 18 ans, a terminé en tête du groupe. Elle est accompagnée en huitièmes par une formation marocaine qui a fait forte impression pour sa première apparition en Coupe du Monde.
Colombie
Belinda Wilson : Défensivement, la Colombie a utilisé un bloc bas/médian axé sur le ballon. Elle s'est efforcée d'éloigner ses adversaires de l’axe du terrain en appliquant un pressing direct pour contrarier leur progression et récupérer la possession.
Avec le ballon, la Colombie a privilégié les transitions rapides, soit en trouvant sa joueuse la plus avancée, soit en cherchant ses joueuses excentrées, généralement Linda Caicedo (18) et Leicy Santos (10). Ces deux joueuses ont parfaitement su utiliser leur vitesse pour exploiter les espaces derrière les défenseures adverses, créant ainsi des situations dangereuses de un contre un. La stratégie offensive de l'équipe reposait sur des relances longues et directes de leur gardienne (Catalina Pérez) et de leur ligne défensive, visant le plus souvent Mayra Ramírez (9), qui a joué un rôle de pivot en remisant vers ses milieux, entre les lignes.
Les milieux orientaient ensuite le jeu vers leurs joueuses de couloir – des attaquantes très rapides, techniques et physiques – qui cherchaient à entrer dans la surface pour créer des situations de un contre un et se procurer des occasions. La Colombie a mis en lumière son redoutable jeu de transition et s’est souvent montrée très menaçante offensivement.
Maroc
Mónica Vergara : Sans le ballon, le Maroc évoluait en 4-4-2 avec un bloc compact médian ou bas qui était très difficile à manœuvrer. Les Marocaines restaient toujours bien en place, envoyant quelques joueuses au pressing pour tenter de récupérer le ballon Lors des deuxième et troisième matches, elles se sont améliorées au niveau des transitions défensives et du contre-pressing.
En possession du ballon, le Maroc a cherché à jouer rapidement vers l'avant. Les joueuses ont essayé de trouver leurs attaquantes dans les pieds ou derrière la défense pour exploiter les espaces.
Pour leur toute première participation en Coupe du Monde, les Marocaines sont parvenues à sortir de leur groupe.
Allemagne
Anja Mittag : Considérée comme l’une des favorites de cette édition, l’Allemagne a commencé ses matches en 4-2-3-1. Étonnamment, les Allemandes ont évolué avec une milieu de terrain, Svenja Huth, au poste de latérale droite, construisant souvent avec une défense à trois. Elles ont essayé de renverser régulièrement le jeu pour mettre leurs joueuses excentrées en situation de un contre un et centrer vers le but, le plus souvent pour leur attaquante Alexandra Popp. Très adroite et impériale dans les airs, cette dernière a été très difficile à contenir.
L’Allemagne a été excellente au niveau du contre-pressing, envoyant plusieurs joueuses a proximité du ballon pour le récupérer. Sans le ballon, les Allemandes évoluaient dans un 4-2-3-1 compact et resserré. Huth intégrait la ligne défensive pour forcer les adversaires à passer par les côtés. L’élimination au premier tour est une grande déception pour les Allemandes.
République de Corée
Belinda Wilson : Défensivement, la République de Corée a misé sur un bloc médian ou bas axé sur le ballon, notamment dans l’axe du terrain, pour forcer ses adversaires à passer par les côtés. Une fois leurs adversaires acculées sur les ailes, les Sud-Coréennes appliquaient un pressing direct et coordonné pour cadrer la porteuse du ballon. Elles n'ont pas hésité à adopter un bloc plus bas lorsque l'adversaire parvenait toutefois à pénétrer dans l’axe.
Elles ont appliqué un pressing collectif efficace qui perturbait les offensives adverses, et ont très bien défendu sur les centres. Avec le ballon, la République de Corée a préféré adresser des longs ballons pour ses attaquantes axiales, notamment Casey Phair (19), qui cherchaient ensuite leurs ailières Yuri Choe (11) et Garam Chun (15) afin de pouvoir progresser rapidement vers le dernier tiers adverse. Cette approche directe tranche avec le jeu de possession adopté par les Sud-Coréennes lors des compétitions précédentes, lors desquelles elles s’appuyaient davantage sur des combinaisons au milieu de terrain.