Le Groupe d’étude technique se met à l’heure colombienne

La compétition passe cette année de 16 à 24 équipes, versées dans six groupes de quatre. Les deux premiers de chaque groupe se qualifient pour les huitièmes de finale, ainsi que les quatre meilleurs troisièmes. L’Espagne, sacrée pour la première fois dans la catégorie lors de l’édition 2022 au Costa Rica, tâchera de conserver son titre, tandis que l’Autriche, le Cameroun, les Fidji et le Maroc effectuent leurs grands débuts dans cette compétition.

Basés dans les trois villes hôtes, les membres du Groupe d’étude technique mettront un point d’honneur à observer et analyser les 52 matches au programme. Ils pourront s’appuyer sur leurs collègues de l’équipe d’Analyse des performances et tendances du football, qui les aideront à enregistrer et faire remonter toutes les données tactiques, techniques et physiques en provenance du terrain. Après la compétition, elles seront étudiées de plus près et comparées à celles de l’édition 2022, de façon à repérer et mettre en lumière les nouvelles tendances dans la catégorie U-20. Tous les articles rédigés par nos experts seront disponibles en ligne sur la page Observations sur les compétitions du Centre de ressources techniques de la FIFA.

Dans cet article, nous vous invitons à faire connaissance avec les membres du Groupe d’étude technique qui officieront lors de Colombie 2024.

Pascal Zuberbühler est expert footballistique et spécialiste des gardiens de la FIFA. Il fera profiter le groupe de son immense expérience. Ancien gardien international suisse, « Zubi » assiste depuis un certain temps à toutes les compétitions de la FIFA, féminines et masculines, en tant que membre du Groupe d’étude technique.  

Au cours de sa carrière, il a passé sept saisons au Grasshopper Club Zurich, suivi d'un autre bail de sept ans au FC Bâle. La suite de son parcours l’a mené en Allemagne (Bayer Leverkusen), puis en Angleterre (West Bromwich Albion et Fulham).

Après avoir suivi la Coupe du Monde Féminine U-20 de la FIFA, Costa Rica 2022™, Zubi a hâte de voir comment le jeu a évolué dans cette catégorie.

« Tout d’abord, on ne peut que se féliciter du passage à 24 équipes, qui va permettre à davantage de joueuses de se mesurer au plus haut niveau mondial. Il y a deux ans, au Costa Rica, j’avais été très impressionné par l’Espagne, et en particulier par son attaquante Salma Paralluelo, qui a ensuite brillé à la Coupe du Monde Féminine de la FIFA 2023. On peut également citer la Japonaise Maika Hamano (Ballon d’or adidas de Costa Rica 2022), la Colombienne Linda Caicedo et la Brésilienne Tarciane (Ballon de bronze adidas de Costa Rica 2022), qui viennent de disputer les Jeux Olympiques. Cela montre bien l’importance de la Coupe du Monde Féminine U-20 dans le processus de maturation des joueuses. » 

« Après avoir déçu lors de la Coupe du Monde Féminine l'an passé, des nations comme l’Allemagne, le Brésil et les États-Unis ont répondu présentes aux Jeux de Paris 2024. J’ai donc hâte de voir si ce retour au premier plan se confirme chez les U-20. La Colombie s’est beaucoup investie dans l'organisation de cette compétition, et je pense que nous aurons droit à des stades pleins et à une ambiance de feu. Nous observerons également avec attention le niveau des gardiennes, qui ont placé la barre très haut il y a deux ans », promet Zubi.

L’ancienne internationale suédoise Anna Signeul a entraîné l’équipe nationale féminine d’Écosse de 2005 à 2017. Elle a notamment amené cette sélection jusqu’à la 20^e place du classement mondial féminin FIFA/Coca-Cola, la plus haute position qu’elle ait jamais occupée. Elle a ensuite pris la tête de la sélection féminine finlandaise pendant cinq ans, avant de quitter ses fonctions à la suite de l’EURO féminin de l’UEFA 2022.

Signeul a débuté sa carrière d’entraîneure en Suède, travaillant notamment avec Caroline Seger, Nilla Fischer et Linda Sembrant alors qu’elles entamaient leur carrière en équipe nationale de jeunes. Elle travaille pour la FIFA et l’UEFA en tant que consultante pour le développement du football féminin

Signeul a hâte de voir les progrès effectués par les joueuses depuis la Coupe du Monde Féminine U-17 de la FIFA, Inde 2022™, qu’elle a couverte en tant que membre du Groupe d’étude technique.

« Certaines joueuses se sont révélées en Inde, et je suis très curieuse de voir où elles en sont aujourd’hui. Vont-elles confirmer les espoirs placés en elles ? Ou est-ce que d’autres filles vont tirer leur épingle du jeu ? L’étude comparative des performances collectives et individuelles par rapport à Costa Rica 2022 peut nous apprendre beaucoup de choses sur le développement des joueuses. »

« Le passage de 16 à 24 équipes est une excellente nouvelle. Nous verrons ainsi en Colombie quatre sélections qui n’avaient encore jamais participé à cette compétition. J’espère que le niveau sera aussi équilibré qu’en Australie et en Nouvelle-Zélande, où toutes les équipes en lice ont prouvé qu’elles avaient leur place », conclut-elle.

Comme l’explique Anna Signeul, l’une des missions les plus intéressantes du Groupe d’étude technique consistera à analyser le jeu pratiqué lors de Colombie 2024 à la lumière des tendances observées à l’occasion du récent Tournoi Olympique de Football féminin et d’autres compétitions de la FIFA.

« En assistant à toutes ces compétitions et en voyant directement à l’œuvre les protagonistes, on acquiert une vision précise du développement du football féminin à l’échelle mondiale. Retrouve-t-on dans les catégories jeunes les tendances tactiques observées en senior ? Quelles sont les qualités communes aux toutes meilleures joueuses de la planète ? L’Espagne et le Japon continueront-ils à dominer en U-20, ou assistera-t-on à l’émergence de nouveaux prétendants ? La Colombie, qui s’était inclinée contre l’Espagne en finale de la dernière Coupe du Monde Féminine U-17, saura-t-elle s’appuyer sur son statut de pays hôte pour gravir la plus haute marche ? Cette compétition promet d’être passionnante. »

Native de Cali, l’une des trois villes hôtes de Colombie 2024, Carolina Pineda évolue depuis 17 saisons au poste de milieu droite à l’América de Cali. Elle était donc aux premières loges pour assister à l’éclosion de grands talents tels que Linda Caicedo, Gabriela Rodriguez, Natalia Giraldo ou Gisela Robledo, qui incarnent le présent et l’avenir de l’équipe féminine senior de Colombie. Carolina dirige également une école de football à Cali, créée sur le modèle des projets de la FIFA. C’est dans ce cadre qu’a été mis sur pied le programme « World Champions 2022 », dans l’objectif de former les championnes de demain.

Carolina attend beaucoup de cette Coupe du Monde Féminine U-20 : « C’est une catégorie d’âge où les choses bougent beaucoup dans le monde entier. Je m’attends donc à une compétition très équilibrée. Il y a moins d’écart entre les équipes, et je pense que nous allons avoir quelques surprises. »

« Les jeunes footballeuses prometteuses ne manquent pas et il sera intéressant de voir si elles seront à la hauteur de l’événement. En tant que pays hôte, la Colombie peut nourrir des espoirs légitimes et pourra compter sur plusieurs éléments ayant déjà fait leurs preuves en senior, à l'image de Caicedo, Guzman et Rodriguez. Des nations comme l’Espagne, le Japon, les États-Unis ou le Brésil font logiquement partie des favorites, mais compte tenu du grand nombre de joueuses déjà professionnelles, cette Coupe du Monde s’annonce très disputée », ajoute-t-elle.

L’ancienne milieu/ailière internationale américaine possède un riche palmarès, elle qui a remporté la Coupe du Monde Féminine U-19 de la FIFA™ en 2002, la Coupe du Monde Féminine en 2015, ainsi que trois médailles d’or olympiques en 2004, 2008 et 2012. Auteure de 47 buts en 231 sélections, elle compte également 55 passes décisives, soit le cinquième meilleur total de l'histoire des Stars & Stripes.

Durant sa carrière de joueuse, elle a porté le maillot du North Carolina Courage, des Boston Breakers et du FC Kansas City, glanant trois titres en NSWL (2015, 2018, 2019). Elle a également évolué sur le Vieux Continent, d’abord à Arsenal (2017-2018), puis en Irlande, au Shelbourne FC (2022). Après sa retraite sportive, O’Reilly a entamé une carrière d’entraîneure au North Carolina FC, prenant en main l’équipe féminine senior et la section masculine U-16.

O'Reilly s’attend à un niveau de jeu relevé en Colombie. « Vu la quantité de joueuses déjà passées professionnelles avec leur club, un nouveau palier devrait être franchi lors de cette compétition. Bien sûr, j’ai hâte de voir la prestation des Américaines, dans le sillage de leur médaille d’or olympique, mais aussi celle des hôtes colombiennes et des tenantes du titre espagnoles. »

Responsables de projet  
Arsène Wenger – directeur du Développement du football mondial  
Steven Martens – directeur de la sous-division Développement du football mondial  
Tom Gardner – chargé des performances et tendances du football  

Experts techniques  
Pascal Zuberbühler – expert footballistique senior  
Anna Signuel – experte technique
Carolina Pineda – experte technique  
Heather O’Reilly – experte technique  

Analyse des performances et tendances du football  
Harry Lowe – responsable de l’équipe Analyse des performances du football  
Elliott Stonell – analyste de performances  
Connor Grant – analyste de performances 
Harvey Rutherford – analyste de données 
Natascia Prieto – responsable des opérations  

Contenu technique   
Lisa Fallon – chargée du contenu footballistique pour la compétition

La Coupe du Monde Féminine U-20 de la FIFA, Colombie 2024 débute le 31 août avec les premiers matches des groupes A et B, organisés respectivement à Bogotá et Medellín.