#Coupe du Monde Féminine U-20 de la FIFA 2024™

Gardiennes : interventions sur des tirs depuis l’extérieur de la surface

FIFA, 26 nov. 2024

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À l’issue de la Coupe du Monde Féminine U-20 de la FIFA, Colombie 2024™, notre Groupe d’étude technique s’est penché sur la progression des gardiennes à l’heure d'intervenir sur des tirs depuis l’extérieur de la surface par rapport à l’édition précédente de la compétition au Costa Rica.

Notre analyse révèle que les gardiennes ont réalisé plus d’arrêts sur des tirs depuis l’extérieur de la surface qu’il y a deux ans.

Selon les données fournies par notre équipe Analyse des performances et tendances du football, 38,37% des tirs tentés lors de la compétition étaient cadrés, contre 34,86% en 2022. Plus spécifiquement, le taux de tirs cadrés a augmenté aussi bien pour les frappes depuis l’intérieur de la surface (42,41% contre 39,67% en 2022) que depuis l’extérieur de la surface (32,86% contre 28,98%, soit une hausse de 3,88 points de pourcentage). Fait intéressant, les gardiennes ont arrêté 52,54% des tirs tentés depuis l’extérieur de la surface à l’occasion de Colombie 2024, ce qui représente une progression de près de 6 points de pourcentage par rapport aux 46,95% enregistrés lors de Costa Rica 2022.

D’après Pascal Zuberbühler, membre du Groupe d’étude technique, cette augmentation est due en grande partie à l’amélioration de la force, de la puissance et du sens du timing des gardiennes.

PUISSANCE ET EXPLOSIVITÉ

Arrêter une frappe lointaine requiert de la puissance, une bonne position de départ et une vision dégagée. Il s’agit également pour les gardiennes d’être prêtes à intervenir au moment où le tir est déclenché. Elles peuvent effectuer des petits pas d’ajustement après que l’adversaire a tiré au but, mais doivent veiller à rester suffisamment sur leurs appuis afin de générer la puissance nécessaire pour atteindre le ballon, qui arrive généralement à pleine vitesse. 

« Aujourd’hui, beaucoup de gardiennes U-20 s’entraînent déjà à plein temps dans des environnements professionnels. Cela se traduit par une amélioration de leurs qualités athlétiques, notamment de leur explosivité et de la puissance qu’elles sont capables de générer pour s’interposer sur les tirs depuis l’extérieur de la surface », constate « Zubi ».

Position de départ

Dans ce genre de situation, la position de départ de la gardienne est déterminante, car c’est ce qui lui permet d’être explosive au moment d'intervenir. Comme l’explique Zuberbühler, certaines gardiennes préfèrent être légèrement avancées, tandis que d’autres sont plus à l’aise proches de leur ligne.

« Dans les vidéos ci-dessous, on voit bien que les gardiennes restent sur leurs appuis le plus longtemps possible. Elles analysent la situation pour prendre leur impulsion au bon moment et générer la puissance nécessaire afin de s’étendre au maximum au moment où le ballon arrive dans leur zone. Lors des Coupes du Monde précédentes, en particulier dans les catégories de jeunes, beaucoup de buts de loin étaient inscrits notamment en raison d’une mauvaise position de départ et d’un mauvais timing de la gardienne. Mais sur cette édition, on a clairement pu constater que ces aspects ont été travaillés à l’entraînement et que les gardiennes ont gagné en puissance et en souplesse. »

Dans la section ci-dessous, Zubi revient sur les éléments clés de certains arrêts réalisés par les gardiennes lors de la Coupe du Monde Féminine U-20 de la FIFA, Colombie 2024.

Position de départ avancée

Sur la vidéo 1, on voit que la gardienne canadienne Noelle Henning est avancée. Elle reste sur ses appuis le plus longtemps possible et ne s’élance que lorsque le ballon arrive environ à huit mètres du but. Le fait d’adopter une bonne position de départ lui permet de générer la puissance nécessaire avec sa jambe droite pour s’étendre au maximum. De plus, elle parvient à garder la main droite assez ferme pour détourner le ballon. Sur cette action, ses qualités athlétiques ainsi que sa bonne lecture du jeu et son sens du timing lui permettent de maintenir son équipe dans le match.

De façon similaire, dans le deuxième extrait vidéo, la portière des Pays-Bas et Gant d’or de la compétition Femke Liefting se tient deux mètres devant sa ligne alors qu’une adversaire s’apprête à frapper depuis les 25 mètres. Elle aussi reste sur ses appuis jusqu’au dernier moment pour prendre l’impulsion uniquement lorsque le ballon arrive aux abords des six mètres.

Vidéo 1 : la gardienne du Canada Noelle Henning reste sur ses appuis jusqu’à ce que le ballon soit à huit mètres du but, puis réalise un arrêt tout en explosivité.
Vidéo 2 : Femke Liefting (n°1), la gardienne néerlandaise, se tient quelques mètres devant sa ligne et s’interpose sur une frappe lointaine.

Position de départ reculée

Dans la vidéo 3, la gardienne camerounaise Cathy Biya réalise un arrêt tout en explosivité sur un tir lointain de Linda Caicedo, qui se trouvait seule à la réception d’un mauvais dégagement d’une défenseure. Sur cette frappe de 26 mètres, Biya adopte une position de départ proche de sa ligne et son champ de vision est dégagé. Tandis que le ballon prend la direction du but, elle reste sur ses appuis le temps d’apprécier sa trajectoire puis déploie toute son envergure pour repousser la frappe au-dessus de la transversale.

Vidéo 3 : Cathy Biya, la gardienne du Cameroun, reste près de sa ligne avant de repousser la tentative de Caicedo au-dessus de la barre.

Ajustement de la position de départ

Lorsqu’une frappe arrive de loin, la gardienne peut avoir le temps d’ajuster son placement afin de mieux couvrir son but. La vidéo 4 en est un bon exemple, puisque l’on peut y voir la gardienne autrichienne Mariella El Sherif (n°1) faire deux petits pas sur sa gauche après qu’une adversaire a décoché une frappe de 32 mètres. Cela lui permet de gagner quelques centimètres pour réaliser un superbe arrêt, qui aurait sans doute été impossible si elle était restée dans sa position initiale.

Zuberbühler ne s’y trompe pas : « C’est un arrêt exceptionnel. Si le ballon avait fini au fond, tout le monde aurait parlé d’un but incroyable sur lequel la gardienne ne pouvait rien faire. Mais ces deux pas d’ajustement ont fait toute la différence. C’est un arrêt de très grande classe pour une gardienne de 19 ans. »

Vidéo 4 : la portière autrichienne Mariella El Sherif (n°1) ajuste son placement pour augmenter ses chances d’arriver sur le ballon.

Ajustement du placement en cas de vision obstruée

 Au milieu d’une surface de réparation bondée, il peut être difficile pour la gardienne d’avoir un champ de vision dégagé au moment où une adversaire tente sa chance de loin. Dans ce genre de situation, il est important de rester vigilante et de focaliser toute son attention sur la trajectoire du ballon. Dans la vidéo 5 ci-dessous, Teagan Wy (n°1), la gardienne des États-Unis, réalise un formidable arrêt malgré un champ de vision obstrué au moment de la frappe.

Lorsque l’attaquante adverse déclenche, elle se trouve en position d’attente et se penche sur sa droite pour essayer de voir le départ le ballon. La vitesse à laquelle le ballon arrive sur elle ne lui laisse que très peu de temps pour réagir. Wy prend l’impulsion quand celui-ci parvient au niveau du point de penalty. Son explosivité et sa puissance lui permettent de se détendre suffisamment pour effleurer le ballon, qui heurte la barre avant de sortir en corner.

« La puissance qu’elle parvient à générer est impressionnante. Malgré une position initiale assez reculée, son excellente lecture lui permet de plonger dans un timing parfait. Il faut beaucoup de force et une grande souplesse pour parvenir à détourner ainsi le ballon en étant en pleine détente, surtout qu’elle n’avait pas une vision très dégagée au moment de la frappe », souligne Zubi.

Vidéo 5 : la gardienne états-unienne Teagan Wy (n°1) réalise un arrêt de grande classe et parvient à s’étendre de tout son long alors que son champ de vision était obstrué au moment de la frappe.

Points à retenir

  • Adopter une bonne position de départ.

  • Se mettre en position d’attente et avoir un champ de vision dégagé.

  • Partir dans le bon timing : rester sur ses appuis jusqu’au dernier moment pour s’étendre de tout son long au moment où le ballon arrive.

  • Ajuster son placement sur les frappes très lointaines afin de d’augmenter ses chances d’arriver sur le ballon.

  • Avoir la puissance et l’explosivité nécessaires pour s’étendre au maximum au moment de l’intervention.

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