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En allant chercher un nouveau titre à Dubaï, le Brésil est devenu le premier pays à être couronné six fois dans une discipline reconnue par la FIFA. De son côté, l’attaquant auriverde Rodrigo s’est illustré de la plus belle des manières en devenant le cinquième joueur seulement à réussir un triplé en finale. La finale entre le Brésil et l’Italie a par ailleurs mis aux prises deux équipes aux styles très différents, à l’image d’une compétition qui s’est avérée passionnante sur le plan tactique et technique.
Les tendances mises en lumière par l’analyse
Les membres du Groupe d’étude technique de la FIFA ont assisté aux 32 matches de la Coupe du Monde de Beach Soccer de la FIFA, É.A.U. Dubaï 2024™ afin d’observer, identifier et analyser les toutes dernières tendances et innovations. Le présent rapport technique a pour but de documenter et d'approfondir leurs conclusions. Ce premier article met l’accent sur le rôle de plus en plus prépondérant des gardiens de but dans le jeu offensif de leur équipe (voir ci-dessous), ce qui constitue probablement la tendance la plus importante de la compétition. De plus, le rapport post-compétition comprend :
PLEINS FEUX SUR LES GARDIENS DE BUT
Le Groupe d’étude technique a noté une tendance majeure : les gardiens de but étaient beaucoup plus impliqués activement dans le champ en 2024 que dans les éditions précédentes, surtout en phase offensive. Ses observations ont été confirmées par les données de l’équipe Analyse des performances et tendances du football de la FIFA, lesquelles indiquent que les gardiens ont inscrit 11 buts sur l’ensemble de la compétition, soit un nouveau record pour une Coupe du Monde de Beach Soccer de la FIFA. Ils ont également délivré 40 passes décisives et ont tenté pas moins de 408 frappes au but.
Les gardiens iraniens ont été les plus impliqués dans le jeu offensif de leur équipe. Hamid Behzadpour (n°1) a tenté 39 tirs, marqué trois buts et délivré cinq passes décisives, tandis que son coéquipier Seyed Mirjalili (n°12) a totalisé deux buts (sur 30 tentatives) et une passe décisive. Notons au passage un fait rare : ces deux joueurs ont réussi à marquer trois buts à eux deux lors d’un même match, face à Tahiti lors de la phase de groupes.
Les autres gardiens à avoir inscrit leur nom au tableau d’affichage sont Mikhail Avgustov (BLR), Chris Toth (USA), Austin Collier (USA), Dona (ESP), Ousseynou Faye (SEN) et Yusuke Kawai (JPN), tous auteurs d’un but dans cette compétition.
C’est en revanche le gardien du Belarus, Mikhail Avgustov (n°12), qui a accumulé le plus de temps de jeu : il est resté sur le terrain pendant 219 minutes et 38 secondes, ne cédant sa place que pendant deux minutes et 22 secondes.
La plus grande implication des gardiens de but, en particulier lorsque leur équipe a le ballon, est riche en enseignements. Au regard de leur rôle de plus en plus déterminant sur le plan offensif, les équipes ont désormais tout intérêt à les traiter comme s’il s’agissait de joueurs de champ en phase défensive. Comme l’explique l’international suisse Dejan Stankovic :
« Dans cette compétition, plusieurs équipes, en particulier l’Iran et le Brésil, disposaient de deux gardiens de très haut niveau. Le fait d’avoir dans ses rangs un gardien qui est vraiment bon balle au pied offre un certain avantage. Mais compter deux portiers capables de prendre de bonnes décisions dans les phases de possession, où il s’agit de savoir quand tirer et quand transmettre le ballon, permet de passer dans une autre dimension et de poser des problèmes majeurs aux adversaires. Toutes les équipes ont besoin de gardiens de but capables de défendre et d’empêcher l’adversaire de marquer, mais lorsqu’ils sont en mesure d’apporter une contribution importante à la construction du jeu, l’adversaire doit forcément repenser sa manière de presser. »
Matteo Marrucci, son collègue au sein du du Groupe d’étude technique et ancien international italien ayant participé à trois Coupes du Monde de Beach Soccer, convient qu’il s’agit d’un développement significatif.
« C’était un moment spécial de voir le Brésil s’imposer après tant d’années, mais au-delà de ça, l’utilisation qu’il a faite de ses gardiens de but était particulièrement intéressante. Par le passé, le Brésil n’a jamais beaucoup impliqué ses gardiens dans la construction du jeu en raison de la qualité exceptionnelle de ses joueurs de champ. Mais dans cette compétition, les Brésiliens ont bien plus souvent mis leurs gardiens à contribution, et Bobo a notamment délivré quatre passes décisives. C'est une évolution notable chez eux, mais également une tendance qu’on peut constater chez d’autres équipes. »
Dans les vidéos ci-dessous, nous examinons certains des 11 buts inscrits par des portiers lors de la Coupe du Monde de Beach Soccer de la FIFA 2024.
Pour voir plus de buts de la Coupe du Monde de Beach Soccer de la FIFA 2024, cliquez ici.
Résumé
La Coupe du Monde de Beach Soccer de la FIFA, É.A.U. Dubaï 2024 a battu de nombreux records, mais la tendance la plus frappante de la compétition concerne l’implication croissante des gardiens de but lorsque leur équipe a le ballon. Les portiers ont inscrit 11 buts et délivré 40 passes décisives, ce qui marque une évolution nette de leur rôle offensif. Ce développement est appelé à influer à l’avenir sur la façon dont les équipes défendent et vont au pressing. Par ailleurs, les équipes comptent de plus en plus régulièrement deux gardiens de but de qualité, ce qui leur permet de faire tourner leurs portiers sans craindre de voir la performance collective en pâtir.
L’évolution du rôle du gardien de but a joué un rôle dans l’émergence d’une grande partie des tendances identifiées durant cette compétition, qui seront explorées plus en détail dans les autres articles de cette série.
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