#Coupe du Monde de Futsal de la FIFA 2024™

Brésil – Argentine : Présentation de la finale par le Groupe d’étude technique

Le Groupe d’étude technique, 5 oct. 2024

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La finale de la Coupe du Monde de Futsal de la FIFA 2024™ aura lieu ce dimanche et opposera le Brésil à l’Argentine, à Tachkent. Dans cet article, le Groupe d’étude technique présente les deux équipes en amont de leur confrontation dans la capitale ouzbèke.

Mercredi, les quintuples champions du monde brésiliens ont réussi une superbe remontée face à l’Ukraine pour s’imposer 3-2 en demi-finale de la Coupe du Monde de Futsal de la FIFA, Ouzbékistan 2024™, notamment grâce à un doublé de son capitaine Dyego. Il s’agira de la sixième finale mondiale du Brésil. Le lendemain, l’Argentin Matías Lucuix a fait le nécessaire pour qualifier son équipe pour la finale face à une surprenante équipe de France qu’on n’attendait pas à ce niveau cette année. C’est donc une finale 100% sud-américaine qui aura lieu à la Humo Arena de Tachkent. Le Groupe d’étude technique s’est réuni pour définir les enjeux de ce qui promet d’être une confrontation de très haut niveau, en analysant la tactique avec et sans ballon de chaque équipe, ainsi que le jeu des gardiens.

Le briefing de la finale

  • Le Groupe d’étude technique s’attend à voir le Brésil déployer un excellent jeu de passes dans le cadre d’un système rigoureux, alternant entre 3-1 et 4-0. En ce qui concerne le choix des gardiens, le sélectionneur Marquinhos Xavier devrait faire le choix de la diversité, en comptant sur la solidité défensive de Willian et sur la qualité technique de Guitta pour limiter la pression sur la défense.
  • Côté argentin, le Groupe d’étude technique s’attend à un jeu placé sous le triple signe du défi physique, de la ténacité et d’une organisation sans faille. À partir de ces solides fondations, l’équipe de Matías Lucuix peut faire des dégâts grâce à ses ailiers, techniques et rapides, mais aussi à ses pivots, qui sentent très bien le jeu. Le gardien de but Nicolás Sarmiento est excellent à la relance et il possède en outre d’intéressantes qualités de leader.
  • Pour le Groupe d’étude technique, les deux entraîneurs chercheront sans doute à s’inspirer de l’Ukraine et de la France, qui ont poussé les deux finalistes dans leurs derniers retranchements. Le style offensif direct de l’Ukraine a déstabilisé la défense brésilienne, tandis que la France s’est débarrassée du pressing de l’Argentine grâce à des dribbles efficaces et des appels dans le dos des défenseurs.

Brésil : Une équipe qui pratique un jeu de possession varié

Avec ballon

Marquinhos Xavier est à la tête de l’équipe du Brésil de futsal depuis sept ans maintenant. Il connaît parfaitement les forces et les faiblesses de son groupe. Il peut compter sur un effectif riche en joueurs à la fois rapides et techniques, tout en s’appuyant sur des défenseurs qui excellent dans les duels. Les quintuples vainqueurs de l’épreuve se classent au deuxième rang pour les un contre un (76) tentés sur l’ensemble de la compétition. Ajoutons que le Brésil fait partie des équipes dont le jeu tourne le plus autour de la possession, sa discipline de fer lui permettant d’alterner librement entre deux organisations (3-1 et en 4-0). Son jeu de possession se déroule aussi très haut sur le terrain : les hommes de Xavier ont initié en moyenne 22,5 phases offensives par match, soit la troisième meilleure moyenne de la compétition, ce qui signifie qu’ils font fréquemment circuler le ballon dans la moitié adverse.

Le Brésil peut compter sur une attaque performante, qui repose sur la capacité des joueurs à se déplacer de façon imprévisible pour trouver les espaces, mais aussi à faire circuler le ballon rapidement de façon à mettre la défense adverse en difficulté. Dans cette stratégie fondée sur la possession, les pivots Ferrão et Pito jouent un rôle crucial, mais ce dernier s’est malheureusement blessé et manquera la finale. De plus, la Seleção ne manque pas d’atouts en contre-attaque, ce qui produit des situations de un contre un où ses attaquants sont particulièrement à leur aise (comme le montre la première vidéo ci-dessous).

Sans ballon

L’attaque du Brésil est très dangereuse, mais sa défense n’a pas grand-chose à lui envier. L’équipe de Marquinhos Xavier possède l’un des meilleurs bilans défensifs de la compétition : elle n’a encaissé que deux buts durant la phase de groupes (meilleure défense ex æquo) et trois autres lors des matches à élimination directe. La Seleção adopte une approche défensive agressive qui correspond à sa volonté de récupérer le ballon le plus vite possible pour se consacrer à de longues phases de possession. En outre, le Brésil a changé de configuration défensive tout au long de la compétition en fonction du scénario de chaque match. Par exemple, contre l’Ukraine en demi-finale, le capitaine Dyego a égalisé en deuxième période. Après ce but, le Brésil est passé d’un bloc bas et parfois médian à un bloc haut destiné à mettre un maximum de pression sur l’adversaire. Cette flexibilité défensive au service d’une remarquable capacité d’adaptation a permis aux Brésiliens de briller en Ouzbékistan et d’aborder cette finale avec le plein de confiance.

Gardiens : Willian et Guitta

L’utilisation par le Brésil de ses deux gardiens lors de cette compétition représente une approche intéressante. Willian et Guitta possèdent des caractéristiques différentes grâce auxquelles le Brésil a pu s’adapter à l’évolution de chaque match. Rarement pris en défaut, c’est Willian qui a eu le plus de temps de jeu jusqu’ici. Le Groupe d’étude technique a noté son haut niveau d’efficacité en Ouzbékistan : il a très bien défendu son but, mais s’est aussi montré très efficace plus haut sur le terrain avec 84% d’actions défensives réussies à l’extérieur de la surface.

De plus, Willian est le gardien (parmi ceux affichant un temps de jeu total supérieur à 60 minutes) qui a exécuté le moins de relances longues, ce qui a beaucoup contribué au jeu de possession du Brésil. À l’aise avec le ballon, il privilégie les relances courtes pour construire le jeu depuis les zones 1 et 2. Lorsqu’un pivot est sur le terrain, il privilégie le jeu direct à son intention. De son côté, Guitta a eu moins de temps de jeu, mais il est entré chaque fois que son équipe avait besoin de jouer en supériorité numérique pour marquer un but, de mieux contrôler le tempo dans les phases de possession ou de placer ses joueurs dans des situations de un contre un.

Vidéo 1 : Le Brésil domine les un contre un. Sur cette vidéo, alors que son équipe affronte le Costa Rica en huitième de finale, Leandro Lino (n°9) remporte un duel face à son adversaire direct avant de marquer un but.
Vidéo 2 : Sans le ballon, le Brésil lance un pressing haut pour tenter une récupération rapide. C’est la situation qui précède le deuxième but marqué par le Brésil en demi-finale, face à l’Ukraine.
Vidéo 3 : Le point fort de Willian (n°3) réside dans sa capacité à défendre. Sur cette vidéo, il adopte une posture équilibrée qui lui permet de détourner une demi-volée puissante, décochée de loin.
Vidéo 4 : Sa lucidité balle au pied et sa précision dans les tirs de loin font de Guitta (n°1) une alternative intéressante lorsque le Brésil a le ballon.

Argentine : Jeu vers l’avant et défi physique

Avec le ballon

Le jeu vers l’avant est une priorité absolue pour l’Argentine. L’Albiceleste est l’équipe qui a tenté le plus de passes longues (171), ce qui témoigne d’une orientation tactique claire. Sur le plan collectif, les Argentins font le maximum pour créer des solutions de passe vers l’avant. Ce faisant, ils obligent l’adversaire à ouvrir des espaces, comme sur le deuxième but contre la France, en demi-finale. Ce jeu réclame une implication importante de la part du pivot (un poste auquel l’Argentine dispose de deux joueurs de talent avec Alan Brandi et Matías Rosa), qui devient le destinataire privilégié des passes vers l’avant de son équipe. Les qualités techniques de l’Argentine dans ce domaine se prêtent particulièrement à un jeu de contre et c’est dans des situations de ce genre qu’elle s’est le plus illustrée. Elle évolue le plus souvent en 3-1, mais il lui arrive de passer rapidement en 4-0.

Sans ballon

Pendant toute la compétition, le jeu de l’Argentine s’est caractérisé par le défi physique et l’agressivité imposés à l’adversaire lors des phases défensives. L’Albiceleste a amplement démontré sa capacité à défendre dans toutes les zones du terrain en alternant régulièrement entre bloc haut, médian et bas en fonction des circonstances. La qualité du pressing collectif qui en découle est remarquable, avec une volonté expresse de presser le premier porteur de ballon tout en coupant ses solutions de passe. Au niveau individuel, chaque joueur exerce un pressing destiné à provoquer une erreur de la part de l’adversaire, un élément fondamental pour un pressing réussi. Le marquage individuel de l’Argentine est bien organisé : les joueurs savent adapter leur système à la formation tactique de l’adversaire en variant entre le 1-2-1 et le 1-2-2. L’équipe se montre tout aussi à l’aise dans les phases de transition défensive, où les joueurs se replient rapidement dès la perte du ballon.

Gardien de but : Nicolás Sarmiento

Nicolás Sarmiento est un gardien de haut niveau qui s’est révélé précieux en Ouzbékistan. Son enthousiasme contagieux et son inébranlable confiance en soi se sont propagés au reste de l’équipe. Sarmiento s’est montré particulièrement fiable dans les buts et dans sa surface de réparation. Son agilité et ses réflexes lui ont permis de briller sur les tirs à moyenne et longue distance. Grâce à son excellente posture, il s’est également illustré dans les un contre un et a sauvé l’Argentine à de nombreuses reprises. Enfin, ses passes longues (93 sur un total de 203 passes, soit un taux de 46%) ont fait de lui un élément essentiel du jeu direct pratiqué par son équipe.

Vidéo 4 : L’Argentine parvient à transmettre rapidement le ballon à son pivot. Sur le deuxième but inscrit face à la France, Lucas Bolo Alemany (n°4) choisit de passer le ballon directement à son pivot, Cristián Borruto (n°9), dont la remise permet à Angel Claudinho de conclure.
Vidéo 5 : L’Argentine exerce un pressing constant très efficace contre les équipes qui développent principalement un jeu de possession.
Vidéo 6 : Les réflexes sur sa ligne de Nicolás Sarmiento (n°1) ont joué un rôle majeur dans le parcours de l’Argentine. Malgré la présence de nombreux joueurs dans son champ de vision, il aperçoit le tireur au moment de la frappe, ce qui lui permet de signer un bel arrêt.

La finale

Le Brésil et l’Argentine sont deux équipes très équilibrées, ce qui peut nous offrir une confrontation de toute beauté. La Seleção est la formation la plus titrée de l’histoire de la compétition, tandis que l’Albiceleste s’apprête à disputer sa troisième finale de Coupe du Monde de Futsal de la FIFA consécutive. Le Groupe d’étude technique anticipe donc un duel particulièrement serré entre deux équipes de force égale. L’issue de la rencontre dépendra probablement des choix opérés de part et d’autre. Le Brésil et l’Argentine se connaissent par cœur pour s’être rencontrés à de multiples reprises ces dernières années.

Il est probable que les deux sélectionneurs s’inspirent de l’Ukraine et de la France, qui ont opposé une résistance farouche dans leurs demi-finales respectives. En finale, l’Argentine tentera certainement d’imiter le jeu direct des Ukrainiens qui a mis les Brésiliens en difficulté mercredi. De son côté, la France a montré la marche à suivre face aux joueurs de Matías Lucuix en multipliant les dribbles et les appels dans le dos de la défense pour se dégager de l’intense pressing argentin. Les qualités techniques de Guitta et son calme olympien sont également susceptibles de faire la différence face au pressing albiceleste. En dernière analyse, c’est donc une finale serrée qui s’annonce entre deux excellents tacticiens qui ont sous leurs ordres certains des meilleurs joueurs de futsal du monde.

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