#Examen de la phase de groupes

Groupe B : Brésil, France, Canada et Fidji

Anna Signeul, membre du Groupe d’étude technique, 10 sept. 2024

FIFA
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Anna Signeul dresse le portrait des pensionnaires du Groupe B. Ses observations s’accompagnent de schémas et tableaux illustrant leurs données avec ou sans la possession du ballon.

Ce groupe était particulièrement relevé : entre le Brésil, vainqueur de la dernière Copa América Femenina de la CONMEBOL, le Canada, troisième du récent Championnat Féminin U-20 de la Concacaf, et la France, demi-finaliste du Championnat d’Europe féminin U-19 de l'UEFA, les Fidji, qui fêtaient leur première participation à la Coupe du Monde Féminine U-20 de la FIFA™, se sont retrouvées confrontées à un défi insurmontable.

Brésil

Avec ballon
Très porté sur l’offensive, le Brésil s’est présenté dans un 3-4-3 avec deux ailières très avancées. Les Sud-Américaines ont construit patiemment : leur gardienne et leurs trois défenseures centrales ont été particulièrement impliquées dans cette phase de jeu. Rebeca (n°5) a ainsi fréquemment quitté sa zone pour créer des surnombres inattendus au milieu du terrain, voire même plus haut. Une fois arrivées au milieu, les Brésiliennes sont souvent passées à la vitesse supérieure, que ce soit en portant le ballon ou en cherchant à jouer vite vers l’avant pour profiter d’appels entre les lignes. Les joueuses, très habiles techniquement, ont fait circuler le ballon rapidement et efficacement, ce qui n’a pas manqué de poser de grosses difficultés aux défenses adverses.

Sans ballon
Le Brésil a souvent débuté ses phases défensives en bloc haut. Dans ce cas, les attaquantes et les milieux de terrain ont pressé de façon concertée pour récupérer le ballon le plus près possible du but adverse. Lorsque cela s’est avéré impossible, les Brésiliennes se sont repliées en 5-4-1, de manière à former un bloc bas, compact et difficile à manœuvrer. Pendant les transitions défensives, elles ont judicieusement appliqué un contre-pressing agressif. Elles ont également fait preuve d’une grande efficacité dans les un contre un défensifs. 

France

Avec ballon
Lorsqu’elles avaient le ballon, les Françaises ont affiché un état d’esprit très offensif. Maëlle Seguin (n°6) s’est illustrée dans un rôle de pivot au sein d’une équipe disposée 4-1-4-1, ce qui a permis à ses partenaires du milieu d’évoluer plus haut et de soutenir leur avant-centre. Parallèlement, les milieux excentrées ont assuré l’exploitation de la largeur du terrain. En phase de construction, la France a fait le choix d’un jeu direct et rapide, en cherchant à alerter depuis le milieu de terrain son avant-centre, à l'affût devant la défense adverse. Quand l’axe était verrouillé, les Bleuettes sont passées par les côtés, bien aidées par l'apport offensif de leurs latérales et leurs ailières. L’attaquante Dona Scannapieco (n°19) a fait preuve d’une grande d’intelligence dans ses déplacements, ce qui lui a permis d’exploiter les moindres erreurs défensives.

Sans ballon
Sur les coups de pied de but adverses, la France s’est présentée dans un 4-4-2 en bloc haut afin de tirer profit de la moindre approximation adverse ou de presser la porteuse du ballon en cas de passe en retrait. Durant les transitions, les Françaises ont opté pour un contre-pressing agressif afin de reprendre la possession aussi vite que possible. À plusieurs reprises, cette stratégie leur a permis de se procurer des occasions de but.

Canada

Avec ballon
Le Canada a proposé un jeu varié et dynamique, en s’appuyant sur une formation en 4-2-3-1. Les quatre joueuses offensives présentaient un profil similaire : rapides, agiles, techniques et très performantes dans les un contre un. Elles ont également fait preuve d’une remarquable entente et d’une forte synergie sur le terrain. Patientes dans la construction, les Canadiennes ont fréquemment essayé de lancer leurs attaquantes, en allongeant le jeu dans le dos des défenses adverses. Dans les 30 derniers mètres, elles se sont appliquées à limiter les touches de balle, sauf lorsqu’elles défiaient leurs adversaires balle au pied. Depuis les côtés, elles ont progressé à l’aide de centres lobés ou en retrait tandis que leurs défenseures et leurs milieux montaient d'un cran, ce qui a notamment permis de resserrer les écarts entre les lignes.    

Sans ballon
Lorsqu’elles étaient privées de ballon, les Canadiennes ont opté pour un bloc médian. Toutefois, leur formation compacte leur a offert des possibilités de contre-pressing, en cas de perte de balle dans les 30 derniers mètres. Les joueuses ont manifestement bien assimilé leurs rôles défensifs et toutes ont fait preuve de beaucoup d’engagement et de solidarité.

Fidji

Avec ballon
Dans la construction, les Fidji ont pris des initiatives, en s'appuyant sur un jeu direct et des passes dans les intervalles pour tenter de casser les lignes adverses dans l’axe. Sur les côtés, elles s’en sont souvent remises à des passes plus longues pour lancer leurs attaquantes et leur milieux dans le dos de la défense. Les Fidji ont connu davantage de réussite dans la la progression et la conservation du ballon une fois passées en 4-2-3-1.

Sans ballon
Les Fidji ont alterné entre un 4-5-1 et un 5-4-1 autour d’un bloc bas, afin de réduire au maximum les espaces susceptibles d’être exploités par leurs adversaires. Les joueuses ont fait preuve d’abnégation pour maintenir une formation compacte. Elles n’ont jamais baissé les bras, même lorsque le tableau d’affichage commençait à s’emballer, ce qui témoigne d’une certaine force de caractère. Cette première participation à la Coupe du Monde Féminine U-20 leur sera sans doute très précieuse pour la suite de leur développement.

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