#Examen de la phase de groupes

Groupe C : Espagne, Japon, Brésil, Nigeria

Kirsty Yallop, membre du Groupe d’étude technique, 1er août 2024

FIFA
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Kirsty Yallop se penche ici sur les prestations des pensionnaires du Groupe C. Ses observations s’accompagnent de schémas et tableaux illustrant leurs données avec ou sans la possession du ballon.

Ce groupe était extrêmement relevé. Championne du monde en titre, l’Espagne faisait figure de favorite, même s’il ne s’agissait que de sa première participation aux Jeux. Mais le Japon et le Brésil, deux nations phares du football féminin, comptaient bien tirer leur épingle du jeu, tout comme le Nigeria, qualifié pour la phase à élimination directe de la dernière Coupe du Monde Féminine de la FIFA™. Au vu de la qualité des équipes présentes dans ce groupe, il n’est pas surprenant que trois d’entre elles – l’Espagne, le Japon et le Brésil – aient validé leur ticket pour les quarts de finale.

Espagne

Les joueuses de Montse Tomé se sont montrées très à l’aise en phase de possession. Elles ont essentiellement construit leurs attaques depuis les ailes, s’appuyant sur de nombreuses possibilités de jeu en triangle. Leur capacité à combiner rapidement sur les côtés, à rester toujours en mouvement et à permuter a permis aux Espagnoles de multiplier les dédoublements intérieurs et extérieurs ainsi que les passes en profondeur pour trouver des partenaires dans le dos de la défense adverse. Arrivées dans le dernier tiers, elles ont su varier leur jeu, utilisant différentes options de centre ou de passe pour servir les attaquantes dans la surface. De leur côté, les milieux offensives Aitana Bonmatí (n°6) et Alexia Putellas (n°11) ont demandé le ballon entre les lignes dès que l’occasion se présentait, face au jeu, pour ensuite tenter de pénétrer dans les 30 derniers mètres grâce à une passe ou un appel. Il était également intéressant de voir le rôle joué par la latérale droite Ona Batlle (n°2), régulièrement venue apporter le surnombre devant.

Lorsqu’elles n’avaient pas le ballon, les Espagnoles effectuaient un pressing haut, rapide, agressif et très coordonné, déclenché par leur avant-centre, Salma Paralluelo (n°9). Enfin, les défenseures centrales assuraient un marquage serré face aux avant-centres adverses pour les empêcher de se retourner. Sur le plan collectif, la Roja a tout fait pour provoquer des erreurs chez ses adversaires et ainsi récupérer la possession, ou pour les obliger à jouer long.

Japon

L’équipe de Futoshi Ikeda s’est illustrée par son intelligence tactique et sa capacité à évoluer dans différents systèmes. Organisée en 5-3-2, elle passait en 3-4-3 en phase de possession, se montrant particulièrement dangereuse lorsqu’elle parvenait à jouer rapidement vers l’avant et à s'infiltrer derrière les lignes défensives adverses. Les attaquantes nippones ont notamment brillé par la qualité de leurs appels : constamment en mouvement, elles n’ont eu de cesse de proposer des solutions de passe, prenant soin de toujours déclencher leurs courses dans le bon timing. Les Japonaises ont également multiplié les permutations et les déplacements au milieu du terrain pour trouver des partenaires entre les lignes et face au jeu. Par ailleurs, les ailières cherchaient à rester dans des positions axiales pour permettre aux latérales de prendre les couloirs et d’exploiter les espaces libres.

Les Asiatiques se sont montrées créatives sur coup de pied arrêté. Elles avaient manifestement travaillé ces phases de jeu, ce qui leur a permis de surprendre leurs adversaires et de marquer de superbes buts sur coup franc. Enfin, Ayaka Yamashita (n°1) s’est distinguée dans les cages. Élément clé de la formation nippone, la gardienne a fait parler la qualité de son placement et sa confiance en elle au moment de défendre son but. Elle a également été très impliquée dans la construction du jeu de son équipe, variant admirablement entre jeu court et relances longues.

Les Japonaises ont adopté différents systèmes en phase défensive, parvenant à passer de l’un à l’autre sans accroc, pour évoluer soit en 5-3-2, soit en 5-4-1. Lors de la phase de groupe, elles ont alterné entre pressing haut, bas et médian en fonction de la situation, mais en restant toujours coordonnées. Il s’est donc avéré très difficile pour leurs adversaires de pénétrer le bloc nippon, ce qui les a obligées à commettre des erreurs ou à recourir à de longs ballons. Les Japonaises tentaient constamment d’emmener leurs rivales sur les côtés et parvenaient à se replier rapidement pour éviter de se retrouver en infériorité numérique à la perte du ballon. 

Brésil

Les joueuses d’Arthur Elias ont adopté différents systèmes lorsqu’elles avaient le ballon, alternant entre 4-4-2, 3-4-3 et 3-2-5. En phase de construction et de progression, les défenseures centrales renversaient côté opposé afin d’exploiter les espaces et de changer le jeu. 

Le Brésil lançait rapidement du monde devant, les latérales prenant leur couloir pour apporter du soutien aux ailières et casser les lignes, en récupérant le ballon dans les dos des adversaires ou en transmettant vers l’avant. Les Sud-Américaines ont également recouru à des dédoublements intérieurs et extérieurs en cas de transition offensive, afin de créer le surnombre sur les ailes. La milieu offensive Marta (n°10) reste un pilier de cette formation, mais elle a reçu un carton rouge face à l’Espagne à l’occasion du dernier match de groupe et ne pourra donc disputer le quart de finale.

À la perte du ballon, les Brésiliennes ont alterné entre pressing haut et contre-pressing pour récupérer la possession dans le dernier tiers. Enfin, quand elles étaient amenées à évoluer en bloc bas, elles se regroupaient en 5-4-1 pour défendre de manière appliquée et coordonnée, laissant ainsi très peu d’espace à leurs adversaires. 

Nigeria

Les joueuses de Randy Waldrum ont privilégié le 4-2-3-1 en phase offensive et se sont montrées particulièrement dangereuses lorsque leurs milieux défensives récupéraient le ballon face au jeu. Elles cherchaient alors à verticaliser rapidement dans les interlignes pour permettre à la receveuse de faire remonter le ballon sur les ailes. Les Nigérianes ont également multiplié les centres rapides, cherchant à mettre l’adversaire en difficulté en visant les zones situées entre la gardienne et ses défenseures.

En phase défensive, les Africaines ont privilégié le 4-5-1 en bloc bas ou médian, faisant preuve de discipline et de cohésion pour empêcher leurs adversaires de trouver des espaces dans le dos. Elles défendaient en nombre et se sont montrées particulièrement efficaces en un contre un. Par ailleurs, les Nigérianes n'ont pas ménagé leurs efforts dans leurs 30 derniers mètres pour revenir sur des adversaires lancées, intercepter les passes et s’interposer en cas de tir. De son côté, Chiamaka Nnadozie (n°16) s’est illustrée grâce à ses nombreuses parades et son sang-froid balle au pied, malgré la pression adverse.

Quarts de finale

Au vu de la qualité des équipes qualifiées pour cette compétition, tous les quarts de finale s’annoncent alléchants et leur issue incertaine. Les huit équipes encore en lice auront toutes à cœur de décrocher une médaille, ce qui promet quatre rencontres passionnantes ce samedi 2 août.

Programme des quarts de finale (coups d’envoi indiqués en horaire CET) : 

  • 15h00 États-Unis – Japon (Parc des Princes, Paris) 

  • 17h00 Espagne – Colombie (Stade de Lyon) 

  • 19h00 Canada – Allemagne (Stade de Marseille) 

  • 21h00 France – Brésil (Stade de la Beaujoire, Nantes) 

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