#Olympic Football Tournament 2024

Transitions sous pression à partir d’un bloc bas ou médian

FIFA, 26 juil. 2024

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Le Groupe d’étude technique de la FIFA sera en France tout au long des Tournois Olympiques de Football 2024 pour assister à l’ensemble des 58 matches des deux compétitions dans les sept stades hôtes.

Cette série met en lumière les éléments tactiques et techniques les plus intéressants déployés par les joueurs et les équipes lors des différentes rencontres.

Notre premier article décrypte la rencontre atypique qui a opposé l’Argentine au Maroc à l'occasion de la première journée du tournoi masculin. Il décrit notamment la façon dont les Lionceaux de l’Atlas ont su enclencher des transitions offensives redoutables à partir d’un bloc défensif bas.

« Le plus marquant dans cette stratégie, c’était la coordination entre les joueurs et le fait que chacun savait exactement ce qu'il avait à faire lorsque l’équipe passait d’un bloc bas resserré à une projection rapide vers l'avant sitôt le ballon récupéré. C’était d’autant plus impressionnant qu’il fallait composer avec un contre-pressing agressif, ce qui exigeait une grande habileté technique, » a expliqué Sue Ronan.

Transition et contre-pressing

La formation compacte du Maroc en bloc bas servait deux objectifs. Non seulement, elle fermait l’axe aux Argentins, mais elle permettait aussi aux Marocains, une fois la possession récupérée, de combiner rapidement à distance rapprochée pour échapper au contre-pressing adverse avant de trouver une solution plus éloignée faisant progresser le jeu. 

Comme l’explique Ronan : « Dès la récupération, les Marocains ont su effectuer des passes rapides et précises dans un espace très restreint et malgré le pressing direct de l’adversaire. Les joueurs proches du ballon se sont ingéniés à offrir des solutions au porteur pour qu’il puisse transmettre en une ou deux touches.

« Ils ont remarqué qu’un grand nombre d’Argentins participaient à l’attaque, ce qui générait un déséquilibre défensif en cas de transition. Une fois débarrassés du contre-pressing, ils ont exploité les espaces disponibles intelligemment, en particulier côté opposé, à coups de passes et d'appels dans la profondeur. »

Les vidéos ci-dessous offrent quelques exemples de ces transitions offensives, dont trois grands principes ressortent :

  • Bloc défensif compact permettant des combinaisons rapides dès la récupération

  • Capacité à jouer vers l’avant et à casser les lignes malgré la pression adverse

  • Utilisation du latéral côté opposé pour écarter et faire progresser le jeu

Dans la première vidéo, le Maroc défend en bloc bas dans une formation en 4-4-1-1. Dès la récupération du ballon, la proximité entre les joueurs ainsi que leur capacité technique à combiner sous pression leur permettent de se libérer du contre-pressing adverse par une série de passes courtes et rapides en triangle. À la réception du ballon, le milieu Oussama Targhalline (n°14) pivote et écarte le jeu en direction du latéral gauche Zakaria El Ouahdi (n°11), qui peut attaquer l’espace devant lui. Exploitant le déséquilibre défensif côté argentin, le Maroc fait progresser le jeu rapidement par des passes entre les lignes couplées à des appels tranchants tout en maintenant une supériorité numérique en défense. 

La vidéo 2 fournit un autre exemple de l’efficacité offensive et de l’excellente lecture du jeu du Maroc. Les joueurs, une fois encore disposés en un bloc bas resserré, font face à un contre-pressing agressif à l’intérieur de leur surface de réparation. L’attaquant Ilias Akhomach (n°10) démontre avec brio la double responsabilité qui incombe à chaque joueur : après avoir subtilisé le ballon à son adversaire, il échappe au contre-pressing grâce à sa qualité de dribble et sa capacité à transmettre vers l'avant malgré le pressing direct exercé par ses adversaires. La course de soutien d'Eliesse Ben Seghir (n°7) sur l'aile gauche permet d’écarter le jeu. Une fois servi, ce dernier va provoquer la défense argentine, déséquilibrée.

Vidéo 1 : Organisés en bloc bas, les Marocains multiplient les passes courtes et rapides pour échapper au contre-pressing à la perte des Argentins et lancer l'offensive.
Vidéo 2 : Le Maroc récupère le ballon dans sa surface de réparation, se défait du contre-pressing adverse et renverse le jeu.

Transition à partir d’un bloc bas ou médian

Alors qu’il mène 2-0 au début de la seconde période, le Maroc modifie légèrement son approche face à une Argentine pressée de réduire l’écart et engageant davantage de joueurs dans ses assauts, y compris ses latéraux.

Comme l’explique Ronan : « Pour conserver leur avance, les Marocains ont mis en place un bloc encore plus dur à pénétrer, mais on remarque également qu’ils ont très bien repéré les ouvertures laissées dans le dos des défenseurs adverses et ont cherché à les exploiter le plus rapidement possible. Ainsi, on a vu les latéraux déclencher leurs appels dans ces espaces dès la récupération du ballon. 

« Ces projections sur les ailes depuis leur propre moitié de terrain ont donné à d’autres joueurs le temps de se joindre à l’offensive. Ils étaient en revanche, moins nombreux à attaquer, préférant garder du monde pour privilégier la défense préventive. »

Vidéo 3 : Dès la récupération du ballon, le milieu Yassine Kechta (n°13) sprinte dans le couloir droit, laissé libre par l’avancée du latéral argentin.

La contribution de Hakimi aux transitions

Dans le Tournoi Olympique de Football masculin, tous les joueurs doivent être nés après à partir du 1er janvier 2001, à l’exception de trois qui pourront être plus âgés. Le latéral droit Achraf Hakimi (n°2) en fait partie, et son expérience a été un atout précieux en phase de transition offensive. 

« Face à un bloc bas ou médian fermant l’axe du terrain, l’Argentine a essayé de passer par les ailes et Hakimi a joué un rôle clé dans son couloir par ses efforts défensifs agressifs et sa capacité à perturber la construction du jeu adverse. C’était impressionnant de voir la cohésion des joueurs marocains, en attaque comme en défense, et le soutien apporté par Hakimi a été particulièrement important », explique Ronan.

« Il est venu en renfort lorsqu’il fallait presser et une fois la possession récupérée, il a aidé les porteurs successifs en phase de construction en offrant des solutions, ou est parti en conduite lui même de manière à aider son équipe à sortir de la densité. Grâce à son expérience, il a su à la fois effectuer des percées balle au pied lorsqu’il y avait du monde en soutien, mais également obtenir des fautes lorsqu’il était isolé afin de permettre aux siens de gagner du terrain et de souffler », ajoute-t-elle.

La vidéo 4 nous montre Hakimi offrir une solution dès la récupération. En se projetant vers l'avant balle au pied, il soulage la pression sur sa défense et insuffle un élan offensif à son équipe. On notera que le milieu de terrain Amir Richardson (n°18), qui participe habituellement à l’attaque, reste en retrait pour couvrir la montée d’Hakimi.

Vidéo 4 : Dès la récupération, le latéral droit Hakimi (n°2) se projette balle au pied tandis que le milieu de terrain Richardson (n°18) couvre ses arrières.

Résumé

La Maroc a très bien su défendre la zone axiale à proximité de son but grâce à des blocs bas et médians très compacts. Une fois la possession récupérée, les Africains ont mis en évidence leurs qualités techniques, qui leur ont permis d’échapper à la densité malgré un contre-pressing agressif des Argentins. Grâce à leur proximité sur le terrain, les joueurs marocains ont pu opposer un bloc très solide en défense, mais aussi lancer des contre-attaques redoutables, démontrant une grande intelligence tactique et une excellente capacité à repérer les espaces libres.

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