#Tournoi Olympique de Football masculin

Gardiens : frappes de près

FIFA, 9 août 2024

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Alors que les demi-finales du Tournoi Olympique de Football masculin ont livré leur verdict, le spécialiste des gardiens de but de la FIFA, Pascal Zuberbühler, se penche sur deux éléments qui ont retenu son attention durant la compétition.

Dans cet article, l’ancien international suisse évoque tout d’abord l’efficacité des gardiens sur les tirs rapprochés. Ses observations s’appuient sur les données recueillies par l’équipe Analyse des performances et tendances du football de la FIFA sur l’ensemble des sept stades de l’événement.

Des gardiens efficaces

D’après les données collectées jusqu’aux demi-finales, les gardiens ont arrêté 64% des tirs tentés depuis l'intérieur de la surface de réparation.  Plusieurs raisons peuvent expliquer ce taux élevé selon Zuberbühler, qui revient ici sur certaines d’entre elles.

« Il s’agit d’un pourcentage de réussite considérable, donc ça valait le coup d’essayer de comprendre les raisons », affirme-t-il. « Seuls deux gardiens affichent un taux d’arrêts inférieur à 50% dans cet exercice, tandis qu'ils sont quatre à s’être interposés sur au moins 75% des frappes de près. Il existe des éléments techniques qui peuvent faire la différence lorsqu’un gardien se prépare à un tir dans sa propre surface, et certains sont illustrés dans les vidéos ci-dessous. »


Gatito Fernández – Paraguay
Dans cet extrait, tiré du quart de finale entre le Paraguay et l’Égypte, Gatito Fernández (n°1) réalise un arrêt sur une frappe rapprochée en mettant son corps en opposition. Au moment où l’Égyptien arrive balle au pied dans la surface, Fernández couvre son premier poteau afin de protéger son but en cas de tir. Mais le porteur décide de servir un partenaire en retrait au niveau des 16 mètres, et le gardien comprend immédiatement que la situation a changé et il adapte son placement en conséquence. À la réception de la passe, Mahmoud Saber (n°7) avance balle au pied et libre de tout marquage vers le but paraguayen. Fernández identifie le danger et décide d’aller au-devant de Saber pour fermer son angle. Comme l’explique Zuberbühler, ce choix s’avère payant.

« En se rapprochant du porteur de balle, le gardien occupe davantage de place tandis que son but paraît plus petit, ce qui lui permet de réduire l’espace à disposition de l’adversaire. Il met bien son corps en opposition et place ses épaules face à l’attaquant. Son corps est parfaitement positionné et il monte rapidement, ce qui lui permet d’intervenir efficacement et de repousser le ballon avec le haut du corps. »

Vidéo 1 : le gardien du Paraguay, Gatito Fernández (n°1), réussit à dévier le tir égyptien en mettant son corps en opposition.

Hasan Hussein – Irak
Le deuxième exemple ressemble au premier, puisque Hasan Hussein (n°1) réussit lui aussi à s’interposer en mettant son corps en opposition. Dès que les Argentins parviennent à glisser le ballon dans la surface, le gardien irakien comprend que ses défenseurs ne seront pas en mesure d’intervenir. Il décide alors de monter rapidement en essayant d’occuper un maximum de place tandis que ses coéquipiers se chargent d’aller défendre le but.

Vidéo 2 : le gardien irakien, Hasan Hussein (n°1), monte au-devant de l’attaquant et parvient à s'interposer en mettant son corps en opposition.

Munir El Kajoui – Maroc
Dans le dernier extrait, tiré du match de groupe entre le Maroc et l’Argentine, c’est au tour de Munir El Kajoui de réaliser un arrêt décisif. Pour commencer, il est parfaitement placé, à la limite de sa surface de but (à environ six mètres de sa cage), ce qui lui permet de bien voir ce qui se passe sur le terrain et de réagir en conséquence. Vigilant, il recule d’un mètre environ dès qu’il constate que le ballon arrive dans les pieds d’un joueur argentin et se tient prêt pour une éventuelle frappe. Plutôt que de tirer, le porteur décide de servir un partenaire dans le dos de la défense marocaine. El Kajoui attend alors de voir si son arrière central est en mesure d’intervenir, mais il comprend que ça ne sera pas le cas et décide d’avancer d’un pas. Cette action décisive lui permet de réduire l’angle de l’Argentin, de stopper la tentative adverse puis de se saisir du ballon.

Vidéo 3 : le gardien du Maroc, Munir El Kajoui (n°1), avance légèrement en direction de l’attaquant argentin, ce qui lui permet d’effectuer un arrêt.

De l’importance du placement

Zuberbühler insiste sur la qualité du placement dans tous ces exemples.

« Dès que le gardien comprend qu’il va se retrouver face à un attaquant adverse et que ses défenseurs ne seront pas en mesure de l’aider, il doit monter légèrement en direction du porteur pour augmenter ses chances de réussite. Dans ces situations, il faut faire preuve de courage et de détermination, mais également avoir le haut du corps gainé et avoir les pieds et les mains fermes. En se rapprochant de l’adversaire, le gardien occupe davantage d’espace et il réduit au passage l’angle de tir. Il est essentiel de repérer le moment où l’attaquant adverse n’a pas la maîtrise du ballon, car c’est là que le gardien doit avancer. Une fois que l’adversaire a le contrôle du ballon et qu’il est en mesure de tirer, le gardien doit être sur ses appuis et se préparer à intervenir ».

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